LES INDISCRÉTIONS
Eric Ciotti
Quand il entend les propositions de Valérie Pécresse et de Xavier Bertrand pour lutter contre le terrorisme, l’immigration ou la présence de listes communautaristes aux élections, Eric Ciotti ne peut s’empêcher de sourire. « Ils me recentralisent tous ! » s’amuse le député des Alpes-Maritimes. Il a d’ailleurs envoyé un SMS à Xavier Bertrand pour lui rappeler que deux des propositions que l’ancien ministre avait faites dans son entretien au JDD dimanche dernier étaient des amendements qu’il avait déposés à l’Assemblée. Le patron de la Région Hauts-de-France lui a fait savoir qu’il avait corrigé cet oubli et l’avait cité dans son intervention sur Cnews. La semaine prochaine, Eric Ciotti sera désigné président de la commission d’enquête sur l’attentat de la préfecture de police de Paris. Plutôt que d’en faire un acte politique en auditionnant par exemple dès le début le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, pour le mettre en difficulté, Eric Ciotti préfère auditionner au préalable les personnels des services et les préfets. « Je veux travailler sérieusement sur le fond et faire des propositions », assure le parlementaire. Il y a d’autres occasions de faire de la politique, par exemple sur la question du voile lors des sorties scolaires. Il a redéposé une proposition de loi visant à l’interdire, sachant que ce sujet divise la majorité et le gouvernement. Il avait pu s’en rendre compte lors de la discussion sur le projet de loi sur l’école de la confiance où son amendement, soutenu par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait provoqué une scission du groupe LREM, qui finalement avait voté contre.
En cette rentrée agitée, certains ont vu le danger qui guette Emmanuel Macron et son gouvernement : perdre des électeurs face à l’absence de résultats dans la lutte contre l’insécurité, l’immigration et le terrorisme islamiste. « Il y a un risque de jospinisation du gouvernement », s’inquiète un ministre, en référence à la situation de Lionel Jospin : Premier ministre de 1997 à 2002, il avait un relativement bon bilan économique et social, mais péchait sur les domaines régaliens, au point de perdre l’élection présidentielle qui s’est jouée sur la sécurité. Or, c’est ce qui est en train d’arriver : « Les signaux économiques sont au vert, mais on perd de la crédibilité sur la sécurité. » Pour ce ministre, l’enjeu aujourd’hui est de savoir « comment on incarne la protection », sachant que « l’immigration est un sujet qui ne peut pas nous faire gagner des voix, mais peut nous en faire perdre ».
Avocate fiscaliste, Virginie Pradel n’aime rien tant que de débusquer les baisses d’impôts en trompe-l’oeil, celles qui masquent des hausses de prélèvements en compensation. Dans son dernier livre, Impôts-mania. L’absurdité fiscale française (Editions de l’Observatoire), elle assure aux lecteurs : « Vous ne comprenez rien à notre fiscalité ? Rassurezvous : c’est fait exprès ! Si la règle en politique est de diviser pour mieux régner, celle en fiscalité est assurément de complexifier et dissimuler pour mieux prélever. » A l’heure où les parlementaires vont étudier le projet de loi de finances présenté par le gouvernement, Virginie Pradel, qui voit les fiscalistes comme « des “lanceurs d’alerte” au service de la France », prévient : « Ce qui distingue nos gouvernants actuels des précédents est moins leur incompétence flagrante que leur mauvaise foi sidérante ! »
“Il y a un risque de jospinisation du gouvernement Un ministre de Macron
“Vous ne comprenez rien à notre fiscalité ? Rassurez-vous : c’est fait exprès ! Virginie Pradel