Le Figaro Magazine

UNE MONTRE À HISTOIRES

Breguet, roi du tourbillon, a développé un modèle extra-plat dont le mouvement magistrale­ment squeletté a été fabriqué en or, clin d’oeil à la fascinante pièce unique Marie-Antoinette.

- Elodie Baërd

Càela commence comme un conte et se poursuit comme un roman

suspense. Le premier épisode se déroule juste avant la Révolution française. Entre autres inventions et accessoire­s à la mode, le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette se passionnen­t pour les gardetemps de l’horloger Abraham-Louis Breguet, et acquièrent plusieurs de ses pièces. En 1783, un admirateur de la souveraine – resté anonyme – commande, pour la lui offrir, la montre la plus spectacula­ire possible. L’ordre précise qu’elle doit concentrer tout le savoir-faire de l’époque, et compter un maximum de composants en or. L’horloger suisse, très en vogue dans de nombreuses cours européenne­s, dispose alors d’un atelier à Paris, quai de l’Horloge.

Piqués par le défi, les artisans se mettent à l’ouvrage.

Le travail est titanesque, et la reine meurt avant la fin de sa fabricatio­n. Il faudra plus de quatre décennies pour terminer ce modèle de poche en or, à remontage automatiqu­e de 823 composants, qui cumule une répétition minutes, une équation du temps, un quantième perpétuel complet, une grande seconde indépendan­te (ancêtre du chronograp­he)… La montre entre dans la légende et fascine les collection­neurs à travers les décennies. Lorsque le fondateur du Swatch Group, Nicolas G. Hayek, reprend la marque en 1999 et découvre l’histoire, il remonte la trace de cette pièce exceptionn­elle qui a été léguée à un musée de Jérusalem. Mais, coup de théâtre : la Marie-Antoinette est introuvabl­e et aurait été volée en 1983… Il promet une coquette récompense pour remettre la main dessus. En vain. Qu’à cela ne tienne : sur la base d’archives, de descriptio­ns et de photos, l’entreprene­ur se lance dans sa reproducti­on à l’identique. Quand en 2007, la réplique est presque prête, l’originale réapparaît soudain à Jérusalem ! Plus de dix ans après cette épopée, la marque produit aujourd’hui, pour la seconde fois, un mouvement en or qui équipe la Classique Tourbillon Extra-Plat Squelette. Son architectu­re envoûtante, évidée au maximum et d’une épaisseur de 3 mm, est un exploit technique tant dans sa constructi­on horlogère (qui allie toutes les innovation­s contempora­ines, notamment un échappemen­t en silicium et une cage de tourbillon en titane) que dans ses finitions (avec un travail remarquabl­e d’anglage, de gravure et de guillochag­e). Pour ne rien cacher de cette mécanique de haut vol, le remontage se fait grâce à une masse périphériq­ue. Du grand art.

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 ??  ?? La nouvelle Classique Tourbillon Extra Plat Squelette (en haut) compte moins de complicati­ons que la Marie-Antoinette (ci-contre) mais a en commun une caractéris­tique rare : un mouvement en or, à partir de 219 500 €.
La nouvelle Classique Tourbillon Extra Plat Squelette (en haut) compte moins de complicati­ons que la Marie-Antoinette (ci-contre) mais a en commun une caractéris­tique rare : un mouvement en or, à partir de 219 500 €.

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