QUELLE EST LA POTION SECRÈTE POUR BIEN DIVERSIFIER SON PATRIMOINE ?
Les fonds en euros ne peuvent plus, sauf cas particulier, représenter l’essentiel d’un patrimoine. Pour engranger des revenus, il faut prendre son temps et des risques.
Avoir la totalité de son patrimoine réparti entre sa résidence principale, un fonds en euros et un Livret A, est-ce encore raisonnable ? Non, répondent en choeur les professionnels de la gestion de patrimoine. A un bémol près : pour les personnes âgées qui ont besoin de revenus complémentaires, le fonds en euros reste incontournable. Pour les épargnants en phase de constitution de patrimoine, en revanche, mieux vaut diversifier ses actifs si ce n’est pas encore fait. « Nous sommes à l’an I de la révolution de l’épargne en France. Nous sommes passés du rendement sans risque au risque sans rendement, lance
Meyer Azogui, le président de Cyrus Conseil. Pour protéger l’épargne, il faut désormais prendre des risques, accepter une part d’illiquidité et chercher des actifs décorrélés qui n’évoluent pas dans le même sens », explique-t-il. Plutôt que de se contenter de lister les placements possibles, le cabinet a accepté de se « mouiller » en conseillant une allocation d’actifs en fonction des objectifs du client. Si vous visez un rendement de 3 % par an sur la période, Cyrus conseille de placer 25 % de vos actifs sur un fonds en euros, 10 % en Private Equity, 20 % en actions, 15 % en produits structurés, 15 % en SCPI et 15 % en obligations. Pour espérer 5 % de rendement par an, il faut faire passer la part des actions à 35 %, celle du Private Equity à 15 %, le fonds en euros à 10 %, les produits structurés à 25 % en conservant 15 % en SCPI. Gardez toutefois à l’esprit que cette allocation d’actifs vaut si vous avez du temps devant vous, une dizaine d’années étant préférable. Le moment est-il bien choisi alors que la Bourse et l’immobilier sont chers ? Le CAC 40 a gagné 20 % depuis le début de l’année, mais dans des volumes étroits et une forte volatilité est à craindre. « Nous sommes prudents sur les marchés actions et attendons de meilleures opportunités pour saisir celles qui se présenteront », précise Jean-Philippe Muge chez Cyrus. Le fait de garder du cash est purement tactique : la recette pour composer un portefeuille passera, tôt ou tard, par la Bourse…