DITES-NOUS TOUT
Le Centre Pompidou prend une nouvelle dimension internationale. Après Bruxelles et Málaga, c’est au tour de Shanghaï de profiter d’une partie de sa prodigieuse collection (Delaunay, Chagall, Matisse, Kandinsky…). Le lieu ? Un édifice de près de 25 000 m2, conçu par l’architecte britannique David Chipperfield, au sein duquel la création chinoise prendra parallèlement toute sa place. Ouverture des portes ce vendredi 8 novembre, après son inauguration officielle par Emmanuel Macron. Un projet devenu réalité (conclu avec le West Bund Development Group) qui réjouit particulièrement le président de l’institution, Serge Lasvignes, et tous les passionnés d’art.
Cette initiative en quelques mots ?
C’est un projet exceptionnel, un nouveau dialogue entre la Chine et la France.
Sa principale difficulté ?
Il a fallu apprendre à se comprendre car nos cultures sont très différentes.
Qu’est-ce qui a séduit les Français ?
La culture joue, et jouera un rôle encore plus important dans les rapprochements internationaux.
Et les Chinois ?
A l’exception de la Power Station of Art, il n’existe pas de grand musée public dédié à l’art contemporain à Shanghaï. Cette implantation démontre la mutation de la ville en grand centre international économique et culturel.
Quel succès escomptez-vous rencontrer auprès de la population locale ?
Elle n’a pas une pratique muséale comparable à la nôtre. Mais avec l’émergence d’une classe moyenne à la recherche de satisfaction personnelle, la visite au musée peut devenir essentielle pour les habitants.
Peut-on évoquer un risque ?
Lorsqu’on se délocalise à l’étranger, ce n’est pas pour reproduire un modèle, mais pour construire un projet spécifique.
Qu’est-ce qui vous plaît à Shanghaï ?
Son rythme de transformation me fascine.
Une polémique salutaire en matière d’art ?
Je n’aime guère les polémiques ; j’aime la dispute, au sens du XVIIIe siècle : le bel affrontement d’idées.
Votre première mesure si vous étiez ministre de la Culture ?
Je réunirais les responsables d’établissement et leur demanderais d’accepter de définir une stratégie pour coordonner nos politiques respectives.
L’art contemporain est-il trop décrié ?
Paradoxalement, ce sont les artistes qui s’intéressent le plus à nos vies intérieures qui apparaissent les moins accessibles au grand public. J’aimerais que ce ne soit plus le cas.
Qu’est-ce qui a changé à Beaubourg depuis votre arrivée ?
On travaille à rendre l’organisation du travail la plus horizontale possible.
Quelles qualités requiert votre métier ?
Il faut être capable de gérer un musée, mais aussi un service de spectacles, un institut musical et la plus grande bibliothèque de Paris !
Quels souvenirs gardez-vous de votre poste de secrétaire général du gouvernement ?
On se trouve à l’endroit exact de l’intersection entre la politique et l’Administration.
Quel artiste vous fait tout oublier ?
Yves Klein, et l’impact de son bleu.
Quelle oeuvre cinématographique ?
Je me souviens encore du choc que j’ai ressenti devant Pulp Fiction !
Quelles personnalités défuntes rêveriez-vous de réunir lors d’un dîner ?
Queneau, Perec, Pompidou et Diderot.
Un rêve secret ?
J’aurais voulu être un grand metteur en scène comme Patrice Chéreau.
Votre devise ?
Il faut vivre dangereusement… en termes de projets, bien sûr.
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La culture joue et jouera un rôle encore plus important
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