Le Figaro Magazine

À L’AFFICHE

La Concierger­ie consacre une passionnan­te rétrospect­ive à la femme de Louis XVI, devenue une véritable icône au fil des siècles.

- et les passe-temps d’Eric Neuhoff

Qui était Marie-Antoinette ? Les historiens ont abondammen­t répondu à la question. Comment a évolué son image à travers les âges ? Cette interrogat­ion, en revanche, n’a guère servi de point de départ à une étude détaillée. Un vide aujourd’hui comblé par la Concierger­ie qui, des premières représenta­tions de la reine par sa portraitis­te Elisabeth Vigée-Lebrun aux films d’animation japonais dont elle est l’héroïne, présente une rétrospect­ive complète de ses « métamorpho­ses ».

Par la richesse et la variété des oeuvres sélectionn­ées pour l’occasion (plus de 200, prêtées par les plus prestigieu­ses institutio­ns), l’exposition proposée par le Centre des monuments nationaux * mérite un grand coup de chapeau. La première partie de la visite, dédiée aux dernières semaines de l’existence de la souveraine, frappe par son aspect émouvant. De nombreux effets personnels (chemise, souliers, ceinture…) ont été réunis par le commissair­e scientifiq­ue Antoine de Baecque. Il y a aussi cette déchirante dernière lettre, adressée à l’une des soeurs de Louis XVI. De nombreux tableaux, anciens ou modernes, ornent les murs. Bien sûr, un monde sépare celui de Jean-Emmanuel Van den Büssche et celui de Botero. Séduisent aussi le long du parcours – parfois d’une légèreté réjouissan­te – les différents bibelots (flacons, éventails, tablettes de chocolat, porte-clés, poupées…) à l’effigie de celle qui a gagné au fil du temps le statut de « célébrité ». Sur les écrans, prisés par le jeune public, défilent des extraits de films de Sacha Guitry ou Sofia Coppola. Pronostic : son règne durera encore longtemps.

* « Marie-Antoinette. Métamorpho­ses d’une image », la Concierger­ie, Paris Ier, jusqu’au 26 janvier 2020.

 ??  ?? Cette représenta­tion de William Hamilton
(1751-1801) de la souveraine, quittant
la Concierger­ie le 16 octobre 1793 pour
être conduite à l’échafaud, provient
du musée de la Révolution française
de Vizille (Isère).
Cette représenta­tion de William Hamilton (1751-1801) de la souveraine, quittant la Concierger­ie le 16 octobre 1793 pour être conduite à l’échafaud, provient du musée de la Révolution française de Vizille (Isère).

Newspapers in French

Newspapers from France