À L’AFFICHE
La Conciergerie consacre une passionnante rétrospective à la femme de Louis XVI, devenue une véritable icône au fil des siècles.
Qui était Marie-Antoinette ? Les historiens ont abondamment répondu à la question. Comment a évolué son image à travers les âges ? Cette interrogation, en revanche, n’a guère servi de point de départ à une étude détaillée. Un vide aujourd’hui comblé par la Conciergerie qui, des premières représentations de la reine par sa portraitiste Elisabeth Vigée-Lebrun aux films d’animation japonais dont elle est l’héroïne, présente une rétrospective complète de ses « métamorphoses ».
Par la richesse et la variété des oeuvres sélectionnées pour l’occasion (plus de 200, prêtées par les plus prestigieuses institutions), l’exposition proposée par le Centre des monuments nationaux * mérite un grand coup de chapeau. La première partie de la visite, dédiée aux dernières semaines de l’existence de la souveraine, frappe par son aspect émouvant. De nombreux effets personnels (chemise, souliers, ceinture…) ont été réunis par le commissaire scientifique Antoine de Baecque. Il y a aussi cette déchirante dernière lettre, adressée à l’une des soeurs de Louis XVI. De nombreux tableaux, anciens ou modernes, ornent les murs. Bien sûr, un monde sépare celui de Jean-Emmanuel Van den Büssche et celui de Botero. Séduisent aussi le long du parcours – parfois d’une légèreté réjouissante – les différents bibelots (flacons, éventails, tablettes de chocolat, porte-clés, poupées…) à l’effigie de celle qui a gagné au fil du temps le statut de « célébrité ». Sur les écrans, prisés par le jeune public, défilent des extraits de films de Sacha Guitry ou Sofia Coppola. Pronostic : son règne durera encore longtemps.
* « Marie-Antoinette. Métamorphoses d’une image », la Conciergerie, Paris Ier, jusqu’au 26 janvier 2020.