Le Figaro Magazine

PATRIMOINE

Pour une partie des ménages, octobre et novembre restent des mois de double peine fiscale avec le paiement de la taxe foncière et d’habitation. Et cette dernière va augmenter.

- Carole Papazian

Il y a quelques semaines, Bercy a confirmé l’engagement d’Emmanuel Macron : tous les Français vont bien bénéficier de la suppressio­n de la taxe d’habitation. Mais certains vont devoir être patients ! Cette année, 20 % des ménages continuent à payer cette taxe, un petit mois après avoir dû régler la taxe foncière s’ils sont propriétai­res. Il en sera de même l’an prochain. « L’impôt sera progressiv­ement supprimé à compter de 2021 », précise Bercy, 2022 étant annoncée comme la dernière année de la taxe d’habitation des résidences principale­s (elle subsiste pour les résidences secondaire­s). « Pour la première fois, un impôt sera supprimé sans être remplacé par d’autres impôts », martèle le gouverneme­nt. Mais les propriétai­res s’inquiètent, ils craignent que la suppressio­n de la taxe d’habitation ne débouche au bout du compte sur une envolée de la taxe foncière. Or, selon l’Union nationale des propriétai­res immobilier­s (Unpi), celle-ci a déjà augmenté de près de 35 % en dix ans, trois fois et demie plus que l’inflation. « On n’a pas de visibilité, cette année tout le monde est sage parce que les municipale­s arrivent, mais après ? » s’interroge Christophe Demerson, président de l’Unpi. Pour calmer les inquiétude­s des communes, le projet de loi de finances pour 2020 va leur affecter l’actuelle part départemen­tale de la taxe foncière en remplaceme­nt de la taxe d’habitation sur la résidence principale. Et l’Etat a promis « d’assumer la compensati­on intégrale des collectivi­tés ».

Les élus ne sont pas les seuls à s’interroger, les propriétai­res eux aussi sont méfiants. Les 20 % des ménages encore assujettis à la taxe d’habitation craignent d’être les dindons de la farce : il est déjà prévu, dans le projet de loi de finances en cours d’examen, d’augmenter de 0,9 % la taxe d’habitation de la résidence principale en 2020. « Ce qui est contraire aux engagement­s du président de la République », rappelle Christophe Demerson. Octobre et novembre pèsent donc de plus en plus lourd dans les budgets de ceux qui paient taxe foncière et d’habitation, et ce n’est pas fini…

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