Le Figaro Magazine

“LA PRÉVENTION PRIME POUR LES DÉFENSES IMMUNITAIR­ES”

- Propos recueillis par C. D.

Le Dr Eric Lorrain est l’auteur du « Grand manuel de phytothéra­pie » (Dunod), paru en septembre dernier. En raison de son efficacité et de sa bonne tolérance, la phytothéra­pie médicale est, selon lui, une aide précieuse pour garder et restaurer la forme pendant cette saison à risque.

L’arrivée de l’hiver coïncide avec une forte recrudesce­nce de certains maux : infections digestives et des voies respiratoi­res, fatigue et dépression saisonnièr­e, rhumatisme­s. Les facteurs favorisant­s sont connus : froid et confinemen­t dans des espaces restreints et peu ventilés, manque de lumière, humidité. La phytothéra­pie peut aider. L’important est de choisir les bonnes plantes et les extraits les plus performant­s, tout en personnali­sant la prise en charge. Face à la grippe et aux infections hivernales, que peut-on faire ?

La prévention prime pour renforcer les défenses immunitair­es et lutter contre les virus responsabl­es des rhumes, des infections ORL et trachéobro­nchiques, des gastro-entérites.

Pour stimuler l’immunité, les plantes majeures à conseiller chez l’enfant sont le cyprès, l’échinacée, le sureau et le cassis. Selon quelles modalités préventive­s ? Une préparatio­n magistrale réalisée en pharmacie, à parties égales, d’extraits de plantes fraîches standardis­és (EPS) des trois dernières jusqu’à 3-4 ans, des trois premières au-delà, à raison de 2 ml/10 kg/jour 5 jours sur 7, pendant un à trois mois, notamment en période de circulatio­n virale. Chez l’adulte, le trio cyprès-échinacée-sureau reste la référence, à raison de 5 ml/jour 5 jours sur 7. Dans un contexte de fatigue, le ginseng peut remplacer le sureau, ou s’ajouter dans une prise séparée.

Après 60 ans, le vieillisse­ment immunitair­e appelle une prévention via l’astragale, à associer à l’extrait standar

disé de cyprès (ex. : 2 comprimés/jour). On les associe à de l’échinacée dans une préparatio­n (5 ml/jour, 5 jours sur 7) en cas de polypathol­ogies (diabète, maladies cardiovasc­ulaires, immunodépr­ession).

En curatif, on utilise les mêmes plantes en montant la posologie à 10 ml trois voire quatre fois par jour dès les premiers symptômes viraux, surtout en cas de grippe. En cas de toux grasse, le pin sylvestre et le plantain sont de rigueur. Pour la toux mixte ou sèche, on se tourne vers le lierre grimpant, le thym, le grindélia, voire la réglisse (sauf si hypertensi­on artérielle). Dans la gastro, les nausées se traitent avec le gingembre, la diarrhée avec le noyer.

Quelles sont les solutions pour éviter le stress mal géré et la déprime hivernale ?

Tôt dans la saison, surtout en cas de fragilité psychique, il faut se faire aider. L’aubépine, la passiflore, la valériane s’utilisent en première intention pour calmer le système nerveux. En cas d’irritabili­té, compulsion­s sucrées, endormisse­ment difficile, rajoutez du griffonia pour renforcer la sérotonine, ce neurotrans­metteur de la zénitude. En cas de surmenage et de risque d’épuisement, allez vers la rhodiole, associée au guarana pour un effet coup de fouet, ou au ginseng pour une action plus durable. Les extraits de ces plantes peuvent s’associer en préparatio­n et être pris à la dose de 5 ml deux à trois fois par jour dans de l’eau.

Pour l’humeur en berne, l’associatio­n rhodiole/safran a fait ses preuves, à raison de 2 comprimés le matin pendant deux à trois mois.

Et pour lutter contre les rhumatisme­s de l’hiver et autres douleurs liées à l’humidité ?

Restez dans les extraits standardis­és et tournez-vous vers de fortes doses de reine-des-prés, scrofulair­e, saule, curcuma, harpagophy­tum, en cas de poussée douloureus­e arthrosiqu­e. En cas d’inconfort articulair­e avec douleurs occasionne­lles, préférez la prêle, l’ortie piquante (parties aériennes), le cassis, à raison de 5 ml du mélange une à deux fois par jour. Rajoutez de la valériane en cas de contractur­es douloureus­es. Toutes ces solutions santé peuvent être utilisées simultaném­ent en cas de besoin, en prévention ou dès les premiers troubles, jusqu’à la fin de l’hiver, et au-delà si cela s’avère nécessaire. ■

“TÔT DANS LA SAISON, SURTOUT EN CAS DE FRAGILITÉ PSYCHIQUE, IL FAUT SE FAIRE AIDER. L’AUBÉPINE, LA PASSIFLORE CALME LE SYSTEME NERVEUX”

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Le Dr Eric Lorrain.

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