MORT DE RIRE
Après avoir dérobé de la cocaïne récemment saisie par la police, Aidan Waits a été muté à la brigade de nuit et patrouille désormais dans les rues de Manchester avec un coéquipier aussi désagréable que possible. Appelé pour une agression dans un grand hôtel désaffecté lors d’une de ces fastidieuses rondes nocturnes, le jeune inspecteur découvre dans une suite du palace, assis sur un fauteuil, un homme mort, soigné, bien coiffé, affichant bizarrement un sourire glaçant. Faute de papiers d’identité et d’empreintes digitales, ni d’étiquettes sur ses vêtements, Aidan Waits va avoir un mal fou à trouver qui se cache derrière celui que la police surnomme déjà « Tête de Smiley ». Et surtout pourquoi il a été assassiné et abandonné dans cette mise en scène macabre. Un vrai casse-tête ! D’autant que le détective borderline, désormais sobre mais toujours hanté par son côté obscur, a au même moment d’autres chats à fouetter, à commencer par protéger la réputation d’une jeune fille que son patron force à des rapports sexuels, en la menaçant de dévoiler de compromettantes sextapes qu’il a enregistrées à son insu … Il y a un an, Joseph Knox mettait pour la première fois en scène un détective atypique, écorché vif, un rien kamikaze, au fil d’un polar extrêmement rugueux (Sirènes), dans la pure tradition du harboiled britannique. Chambre 413 enfonce aujourd’hui magnifiquement le clou, et nous entraîne une fois de plus, tout en révélant le passé douloureux de son héros, dans une nuit mancunienne aveuglante, chargée de violence et d’électricité.