Le Figaro Magazine

LES CERCLES DU POÈTE DISPARU

La marque française Trilobe a baptisé sa première collection au visage singulier, sans aiguilles, du nom d’un texte de René Char, Les Matinaux.

- Élodie Baërd

Ces montres provoquent un sentiment assez agréable et plutôt inattendu : il faut prendre son temps pour y lire l’heure. L’absence d’aiguilles et le travail de l’oeil pour déchiffrer les trois cercles des montres Trilobe demandent en effet quelques secondes de plus que d’habitude. « Et si le moment était venu de se libérer de cette instantané­ité ambiante ? De ne plus vivre sur les chapeaux de roues ? » revendique la marque qui propose une autre vision du temps. Ses cadrans sont composés d’un trio de disques qui tournent chacun à son rythme pour indiquer, du plus grand au plus petit, les heures, les minutes et les secondes. Cette complicati­on, créée en France et fabriquée en Suisse, tourne grâce à un mouvement automatiqu­e breveté de 246 pièces, dont 103 dédiées uniquement au module X-Centric pour les trois disques. Il est né de la rencontre de deux passionnés, le Français Gautier Massonneau, jeune fondateur de Trilobe, et du Suisse Jean-François Mojon, bien connu des amateurs car il a développé des complicati­ons sophistiqu­ées pour Harry Winston, MB & F et Hermès entre autres. Leurs trois ans de travail pour arriver à ce résultat font écho aux premiers vers des Matinaux de René Car : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueron­t. »

Montre Les Matinaux, 7 variations de couleur de cadran, mouvement automatiqu­e, à partir de 7 320 € (Trilobewat­ches.com).

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