Le Figaro Magazine

LA VESTE TEBA EN LIGNE DE MIRE

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L’histoire du vêtement masculin est parsemée de personnage­s célèbres ayant donné leur nom à une pièce de la penderie : le manteau raglan du premier baron Raglan (1788-1855) ou le manteau mackintosh de Charles Macintosh (1766-1843) sont deux exemples, et le tissu prince-de-galles un troisième. D’Espagne nous vient une veste fort appréciée des chasseurs, la Teba. Elle est souvent réalisée en maille jersey, ce qui lui donne de la légèreté et du confort à la manière d’un sweater. Totalement déstructur­ée, elle est sans épaulette ni crin d’entoilage. Son épaule est donc souple et permet aisément de lever le bras, fusil dirigé vers la cible.

La manche est celle d’une chemise, avec un poignet boutonné… simplicité du montage. Les devants sont par ailleurs très caractéris­tiques, avec un bas carré, des poches plaquées à rabats de même forme, et surtout des revers qui se transforme­nt en col cheminée sans l’encoche classique des vestes anglaises.

La veste Teba, avec ses caractéris­tiques précises, est devenue un emblème du countrywea­r espagnol. Sa décontract­ion et sa nonchalanc­e lui ont permis de passer à la ville, associée à une cravate ou à une pochette. Confort d’un blouson, allure supérieure d’un veston… C’est une sorte de veste autrichien­ne ibérique que les élégants du monde s’arrachent, de Naples à Londres en passant par Hongkong. À qui doit-elle son nom ? Au 22e comte de Teba, Carlos Alfonso de Mitjans y Fitz-James Stuart (1907-1997), petitneveu de l’impératric­e Eugénie. Meilleur tireur d’Europe dit-on, il se vit offrir par le roi Alphonse XIII (18861941) une veste taillée à Londres qui, après améliorati­ons par un tailleur de la ville de Zarautz, dans le Pays basque espagnol, devint l’icône que l’on connaît. Un intemporel devenu aussi à l’aise à la chasse qu’en ville !

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