LA PRIVATISATION DE LA FRANÇAISE DES JEUX DONNE UN NOUVEL ÉLAN À L’ACTIONNARIAT POPULAIRE
Les Français ont souscrit massivement à la privatisation. La notoriété de l’entreprise
y est pour beaucoup, tout comme peut-être les performances du CAC 40, cette année. Conseils pour partir du bon pied sur un titre de “bon père de famille”.
Et si les Français renouaient avec la Bourse à l’occasion de la privatisation de la FDJ ? « C’est un immense succès populaire », a expliqué dès le week-end dernier Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. Les particuliers ont en effet souscrit pour plus d’un milliard d’euros d’actions de la Française des jeux. Et ils ne sont pas les seuls. Les investisseurs institutionnels, eux aussi, ont manifesté de l’appétit pour l’entreprise. Qu’est-ce qui rend le titre attractif dans un portefeuille ? « Le fait que l’État ait donné un cadre juridique à l’activité de la société pour les vingt-cinq prochaines années est important », souligne Régis Bégué, directeur de la gestion actions de Lazard Frères Gestion. La Française des jeux est ainsi une action patrimoniale, qui offre une bonne visibilité, ce qui rassure les investisseurs. Certains particuliers seront opportunistes et revendront leurs titres s’ils gagnent 10 à 15 %, comme ils l’ont fait lors des précédentes privatisations.
« Conserver les actions reçues au moment de la privatisation est intéressant dans une perspective de moyen terme, on peut espérer une valorisation de 5 à 10 % par an avec les dividendes », espère Vincent Guenzi, stratégiste chez Cholet Dupont. Ceux qui conserveront leurs actions auront droit à une action gratuite au bout de dix-huit mois et visent un dividende de l’ordre de 3,5 %. Pas si mal par les temps qui courent. D’autant que ce dividende sera régulier. « Certains groupes cotés offrent plus, mais avec des activités souvent cycliques, la Française des jeux grâce à son rendement et son modèle économique est plus proche d’un actif immobilier que d’une valeur purement boursière », estime Régis Bégué. À ceux qui seraient restés sur leur faim au vu du nombre de titres reçus, Vincent Guenzi conseille de mettre à profit les jours ou les mois à venir, pour compléter leurs lignes, si le cours ne monte pas trop. En 2020, le groupe devrait bénéficier d’un effet « Euro 2020 » (foot), les paris sportifs ayant le vent en poupe.