LES INDISCRÉTIONS de Carl Meeus
Sénateur LR du Nord, Marc-Philippe Daubresse se lance, à 66 ans, un nouveau défi : conquérir la mairie de Lille en mars 2020. Un pari qui semble impossible dans cette ville tenue par les socialistes depuis 1955, Martine Aubry ayant succédé en 2001 à Pierre Mauroy. « J’ai le profil Mauroy », assure, en montrant son ventre arrondi, l’ancien ministre. Plus sérieusement, l’ancien maire de Lambersart sait qu’il a une carte à jouer si au second tour les Verts refusent de fusionner avec la liste de la maire sortante. Dans une triangulaire, s’il réussit à empêcher le RN de se qualifier, alors il aura une chance de faire tomber le bastion socialiste du Nord. « C’est ma 17e campagne. J’ai des défauts, mais je sais faire campagne », explique celui qui a choisi comme slogan : « L’homme de la situation » et a décidé de faire des quartiers populaires de Lille, Lomme et Hellemmes, bastions traditionnels du RN, sa priorité. Il laisse les socialistes et les macronistes se déchirer en espérant passer entre les gouttes et faire du second tour des municipales une sorte de référendum anti-Aubry, qui lui permettrait de récupérer les voix de la liste LREM, menée par Violette Spillebout, ancienne directrice de cabinet de Martine Aubry à la mairie. Marc-Philippe Daubresse peut compter sur le soutien de Brigitte Mauroy, nièce de l’ancien maire, et espère faire venir Jean-Louis Borloo, François Baroin et Xavier Bertrand. « J’ai été dix ans premier vice-président de Mauroy, tout le monde sait que je m’entendais bien avec lui. » Contraste saisissant en regard des tensions générées par Martine Aubry.