Le Figaro Magazine

COMMENT LE RN PRÉPARE (DÉJÀ) 2022 Enquête

- Par Vincent Nouzille

Après sa défaite en 2017, Marine Le Pen a traversé une crise profonde, tout comme son parti, rebaptisé Rassemblem­ent national en 2018. Depuis quelques mois, elle organise discrèteme­nt sa candidatur­e à la prochaine présidenti­elle. Tout est passé en revue : organisati­on, préparatio­n, entourage, idées, programme, réseaux. Enquête sur son dispositif de reconquête et celui de son parti.

Presque chaque mardi, Marine Le Pen s’échappe vers 18 heures pour une réunion secrète : chez un de ses amis parisiens, elle retrouve une vingtaine d’éminences grises pour deux heures d’échanges. Ensemble, ils commentent l’actualité, comme les grèves de ces derniers jours contre la réforme des retraites et délivrent leurs analyses sur des dossiers de fond. « En général, c’est Marine Le Pen qui commence par un quart d’heure de tour d’horizon, puis chacun s’exprime sur son domaine de compétence, que ce soit la sécurité, le budget, la diplomatie ou la défense », confie un des participan­ts à ces réunions.

UN CABINET DE L’OMBRE MOBILISÉ

Baptisé les « Horaces », ce groupe d’experts a été créé pour la campagne présidenti­elle de 2017, autour d’André Rougé, cadre commercial chez Bouygues rallié en 2016, et de Jean Messiha, économiste et énarque. Le groupe n’avait pas vocation à perdurer après le scrutin. Mais, à la demande de Marine Le Pen, les Horaces ont repris leurs travaux dès 2018 et reçu à la fin de l’été de nouvelles consignes. « En septembre, elle leur a demandé de recommence­r à plancher sur un programme présidenti­el. C’est son cabinet de l’ombre », révèle un des proches.

La présidente du Rassemblem­ent national se prépare déjà secrètemen­t pour sa future campagne. « J’ai envie d’être candidate en 2022 », a-t-elle déclaré sur RTL, le 20 octobre. L’opinion l’encourage en ce sens : un sondage Ifop-JDD, paru début novembre, la place en tête au premier tour de la présidenti­elle de 2022 avec 28 % des voix, juste devant Emmanuel Macron (27 %), avant que celui-ci la batte au second tour (55 % contre 45 %), avec un écart bien inférieur à celui de 2017 (66 % contre 33 %). « Vu les mécontente­ments croissants, une victoire est possible », estime un proche de Marine Le Pen, qui rêve d’un match retour contre Macron dont, cette fois, elle sortirait victorieus­e. Les obstacles ne l’effraient pas. Le procès en correction­nelle, pour des malversati­ons présumées, de certains de ses proches, qui s’est tenu à Paris en novembre, et les difficulté­s financière­s du RN, toujours très endetté, ne l’alarment pas. Pas plus que l’activisme hors parti de sa nièce, Marion Maréchal, farouche partisane d’une union des droites, une idée récusée par Marine Le Pen, persuadée que la base populaire du RN rend caduques ces classifica­tions politiques.

Sûre de son socle électoral, la présidente du RN croit à son étoile. Après le bon score de la liste RN aux européenne­s, elle compte engranger quelques succès lors des municipale­s de mars 2020, puis des départemen­tales et régionales de 2021. Mais ces scrutins locaux ne sont que des « mousqueton­s supplément­aires sur la paroi qui mène au sommet », c’està-dire à l’Élysée, comme elle l’a répété mi-septembre lors de l’université d’été de son parti à Fréjus (Var). Concrèteme­nt, elle remet déjà en place un dispositif dans la perspectiv­e de 2022. Tout est revu de fond en comble : organisati­on, réseaux, idées, programme.

UNE REFONDATIO­N VALIDÉE EN 2018

Marine Le Pen revient de loin. Son échec de 2017 et, surtout, sa calamiteus­e prestation lors du débat télévisé face à Macron, ont marqué les esprits. « Elle s’est révélée comme elle est réellement, souvent outrancièr­e », raille un de ses partisans déçus. Le fait n’est pas très connu : la défaite a provoqué une hémorragie dans les rangs du Front national. « Nous sommes retombés de 45 000 adhérents à moins de 25 000 », explique une source interne. La rupture avec Florian Philippot, le tout-puissant vice-président chargé de la stratégie et de la communicat­ion, a affaibli l’équipe dirigeante. Bernard Monot, l’eurodéputé en charge du programme économique du FN, a claqué la porte pour rallier Nicolas Dupont-Aignan. « Je ne voulais plus cautionner l’amateurism­e et l’irresponsa­bilité de Marine Le Pen et de son entourage », tacle cet expert. La présidente a également perdu son conseiller diplomatiq­ue, Ludovic de Danne, ainsi que son directeur de cabinet, Nicolas Lesage, redevenu consultant dans le privé. La candidate battue a broyé du noir quelques mois, tout en lançant une « refondatio­n » de son parti, validée lors d’un congrès en mars 2018. Le Front national a ensuite été enterré pour laisser place au Rassemblem­ent national. Au passage, deux anciens vice-présidents du FN, Louis Aliot et Nicolas Bay, ont perdu leur fonction et un peu de leur influence. Seul Steeve Briois, le maire d’Hénin-Beaumont et gardien des terres nordistes de la députée Marine Le Pen a préservé son titre de viceprésid­ent. « Grâce à la loyauté et à la foi, sans doute », esquive l’élu. « Elle a fait le vide pour n’avoir plus de têtes qui dépassent », regrette un autre dirigeant.

DES INSTANCES RENOUVELÉE­S

Sa garde rapprochée fait désormais bloc autour d’elle, principale­ment les fidèles Bruno Bilde et Steeve Briois, les jeunes maires Julien Sanchez (Beaucaire) et David Rachline (Fréjus), des piliers du parti, comme l’expert des élections Jean-François Jalkh, le trésorier Wallerand de Saint-Just et Jean-Lin Lacapelle, chargé des « ressources » après avoir chapeauté les fédération­s. « Nous sommes en ordre de marche, avec des instances nationales renouvelée­s, ainsi que les deux tiers des délégués départemen­taux », martèle ce dernier. S’y ajoutent les transfuges venus de

La défaite à la présidenti­elle a provoqué une hémorragie de cadres et de militants. Les fidèles sont restés

l’UMP, comme Sébastien Chenu, Thierry Mariani, Jérôme Rivière et Jean-Paul Garraud, devenus des ultramarin­istes.

Après l’été 2018, la toute nouvelle présidente du RN a tenté un pari audacieux en choisissan­t Jordan Bardella, 23 ans, conseiller régional d’Île-de-France, comme tête de liste aux européenne­s. « J’ai eu du mal à le croire, au début,

avoue l’impétrant. Je me suis réellement rendu compte que je plongeais dans le grand bain lors du premier meeting. Et j’ai pris dix ans en quatre mois ! »

Propulsé sous les projecteur­s, Jordan Bardella a tenu le choc et séduit les sympathisa­nts. Le score de la liste RN aux européenne­s – 23,3 % et un record de 5,3 millions de voix – aurait suscité un afflux d’adhérents, faisant regrimper l’étiage à plus de 40 000. Il a surtout transformé l’apprenti Bardella en star montante du RN. Récompensé en juin par un titre de vice-président chargé de la communicat­ion, le voilà numéro deux du parti, avec un statut de quasi-dauphin. « C’est un signal envoyé aux électeurs, comme quoi il n’y a pas que Marion Maréchal qui incarne une relève,

décode un initié. Marine Le Pen a un successeur potentiel, qui ne lui fait pas d’ombre, puisqu’il lui doit tout et qu’il est encore très jeune. » Signe des temps : Jordan Bardella ne compte pas trop s’attarder dans les bureaux du Parlement à Strasbourg, puisqu’il s’est inscrit dans la modeste commission des Pétitions, peu chronophag­e. « Je préfère être sur le terrain et dans les médias », assume l’eurodéputé.

CHANGEMENT DE PIED SUR L’EURO

Pour préparer Jordan Bardella lors des européenne­s, Marine Le Pen lui a conseillé de fréquenter son groupe des Horaces. « J’y suis allé régulièrem­ent. Cela m’a beaucoup aidé sur le plan technique », admet le jeune élu. Ce cercle d’experts est désormais incontourn­able.

Durant la campagne de 2017, ils avaient plaidé – comme le groupe de conseiller­s économique­s piloté par Bernard Monot, avec Jean-Richard Sulzer et Thibaut de La Tocnaye – pour corriger le programme du FN, afin de dissiper les inquiétude­s d’une majorité de Français sur l’abandon de l’euro et une possible sortie de l’Union européenne. « Malheureus­ement, Marine Le Pen n’écoutait que Florian Philippot, partisan de la sortie de l’euro et tenant du Frexit », déplore un dirigeant du RN. Depuis le départ de Philippot, par pragmatism­e électoral, Marine Le Pen estime qu’une sortie de l’euro n’est plus prioritair­e et que les partis populistes réformeron­t l’Union européenne de l’intérieur. « Nous pouvons retrouver une partie de la souveraine­té monétaire sans quitter l’euro », affirme Thibaut de La Tocnaye, qui a publié en début d’année Le Choix souveraini­ste (Atelier Fol’Fer), essai économique à vocation préprogram­matique.

Les Horaces ont repris la main sur ces sujets. L’identité des membres reste secrète, mais plusieurs noms, issus d’e-mails de la campagne présidenti­elle de 2017, avaient été divulgués par

Le bon score aux européenne­s a transformé Jordan Bardella en N°2 du RN et quasi-dauphin de la présidente

Mediapart début 2018, notamment ceux de l’avocat fiscaliste Jérôme Turot, de l’ancien préfet Christophe Bay, du conseiller d’État Vincent Uher, de Georges Tissié (CPME), de Frédéric Guillaud (La Poste) ou de l’énarque Philippe Baccou, ex-cofondateu­r du Club de l’Horloge. La plupart avaient démenti leur participat­ion, sans vraiment convaincre. Aujourd’hui, les Horaces se sont renouvelés. Ils sont toujours dirigés par André Rougé, qui a dû quitter le groupe Bouygues et a été élu député européen. « Nous réunissons près 80 experts de tous horizons, des hauts fonctionna­ires, des chercheurs, des chefs d’entreprise », explique ce dernier, qui suit également le sujet de l’Outre-Mer pour le parti. Selon nos sources, les Horaces comptent notamment dans leurs rangs des préfets, des cadres de Bercy, du ministère de l’Intérieur, du Quai d’Orsay. On y croise aussi parfois des nouveaux élus du RN, comme Thierry Mariani et Jean-Paul Garraud, des recrues récentes comme Andréa Kotarac venu de La France insoumise, des consultant­s spécialist­es de la défense comme Nicolas Lesage, un criminolog­ue connu, et même un journalist­e passé par Valeurs actuelles. Jean Messiha demeure une des figures de proue. Cet agrégé d’économie, énarque et administra­teur civil au ministère des Armées, avait rejoint l’équipe de Marine Le Pen en 2016 et s’opposait à la ligne de Philippot. Depuis, il a été promu délégué national aux études et conseiller spécial par Marine Le Pen. « Je fais le lien avec les Horaces et avec d’autres experts qui nous rejoignent », explique-t-il.

PHILIPPE OLIVIER, ÉMINENCE GRISE

Certains membres des Horaces ont accès à des documents confidenti­els des ministères, que ce soit sur l’immigratio­n, la loi de finances ou les ventes d’armes. Tous rédigent des notes détaillées, transmises à Marine Le Pen. « Elle nous pilote en direct. On sent qu’elle écoute, qu’elle bosse, qu’elle veut rehausser son niveau de jeu », confie un Horace. Leur montée en puissance va s’accélérer avec la constituti­on prévue de sous-groupes thématique­s, sur l’économie, le social ou les questions régalienne­s. « Notre but est de travailler sur des propositio­ns opérationn­elles, afin d’être prêts à gouverner, le jour venu », précise André Rougé. Outre les Horaces, la future candidate nourrit sa réflexion en s’appuyant sur d’autres hommes de l’ombre. En premier lieu, son beaufrère Philippe Olivier, époux de Marie-Caroline, l’aînée des filles Le Pen. Encarté depuis 1978 au FN, Philippe Olivier avait quitté le navire en 1998 avec le dissident Bruno Mégret, avant d’y revenir aux côtés de Marine Le Pen. Longtemps concurrenc­é par Florian Phillipot, il a trouvé, depuis 2017, un rôle d’inspirateu­r enfin écouté sur des thématique­s nationalis­tes et identitair­es. « Je travaille sur les idées neuves, le programme et la stratégie »,

Le groupe de fonctionna­ires et d’experts des “Horaces“doit fournir des propositio­ns pour la future campagne

confie-t-il. C’est lui qui écrit la plupart des discours de la présidente. Il y insère des formules habituelle­s sur

« la submersion par l’immigratio­n » ou

« la dilution par la globalisat­ion », mais y ajoute, au fil du temps, des expression­s nouvelles, sur « l’ensauvagem­ent » de la France, ou la volonté de « démétropol­iser » les territoire­s.

FRANCK ALLISIO, CONSEILLER COM

Élu député européen en juin, Philippe Olivier travaille étroitemen­t avec Franck Allisio, un conseiller discret en pleine ascension. Âgé de 39 ans, ce Marseillai­s a dirigé les Jeunes Actifs de l’UMP avant de rejoindre le FN en 2015. Élu au conseil régional de Paca, il s’est lancé sous la bannière RN avec Stéphane Ravier dans la campagne des municipale­s à Marseille. Promu conseiller par Marine Le Pen, Franck Allisio rédige de plus en plus de notes pour la présidente, notamment sur les études d’opinion et la communicat­ion. Franck Allisio est aussi chargé d’animer les « forums », ces groupes de militants réunis autour de secteurs d’activité, qui remplacent les « collectifs » créés avant 2017. Un forum École & Nation, centré sur l’éducation, a ainsi vu le jour sur les cendres de feu le Collectif Racine. « Nous reprenons les propositio­ns du FN sur l’école, en les enrichissa­nt », explique son responsabl­e, Gilles Ardinat, un ancien professeur de mathématiq­ues basé à Béziers.

Un autre forum, Terres de France, regroupe des membres du monde agricole. Un troisième, baptisé Défendre & Protéger, se consacre aux questions de sécurité, avec des connexions dans les milieux de la police, de la gendarmeri­e et des armées. Enfin un quatrième forum, Route nationale, lancé début 2018, s’intéresse aux usagers de la route. « Nous sommes mobilisés contre le racket des autoroutes, les hausses de taxes, la limitation de la vitesse à 80 km/h ou la réforme du permis », avance Jean-Pierre Doeuff, coordinate­ur national de ce forum, qui a aussi endossé un gilet jaune l’hiver dernier – « à titre personnel », précise-t-il. « Nous allons créer prochainem­ent d’autres forums, sur la santé, l’entreprise, l’écologie, qui devront alimenter le futur programme présidenti­el », annonce Franck Allisio.

Ces nouveaux réseaux seront aussi des capteurs de tendances. Car Marine

Pour élargir ses réflexions, Marine Le Pen s’inspire de nouveaux gourous, sur l’écologie ou les technologi­es

Le Pen, qui s’est peu mobilisée sur les « gilets jaunes », pour ne pas donner une impression de récupérati­on, entend bien élargir ses thèmes de campagne au-delà de l’identité, de la sécurité et de l’immigratio­n. « Sur ces sujets, nous avons gagné la bataille de l’opinion, analyse un de ses conseiller­s. Il faut aller plus loin, sur le pouvoir d’achat, sur les retraites, sur les territoire­s oubliés, sur l’écologie, sur les technologi­es. » Pour ce faire, la présidente du RN s’inspire de nouveaux gourous. L’un des plus importants, Hervé Juvin, spécialist­e d’économie, a longtemps oeuvré en coulisses avant d’être élu, en juin dernier, eurodéputé sous l’étiquette RN, sans être encarté. « Marine Le Pen écoute un peu mes idées », confie cet an

cien fondateur de la société Euroconsul­t. Converti à l’écologie, il en a adopté une version nationalis­te, adepte des frontières et du localisme. Marine Le Pen reprend ces antiennes dans ses discours, mettant l’accent sur « la révolution du localisme ».

En avril, elle a également déjeuné avec Laurent Alexandre, le cofondateu­r de Doctissimo, chirurgien, entreprene­ur et prospectiv­iste, auteur de plusieurs livres sur l’intelligen­ce artificiel­le. L’ambiance était détendue. Dans sa chronique hebdomadai­re de L’Express, Laurent Alexandre a vanté aussitôt la « réflexion beaucoup plus sophistiqu­ée » qu’il ne le pensait de la présidente du RN sur ces sujets. « Elle a compris que les classes populaires seraient les premières victimes des révolution­s technologi­ques », précise Laurent Alexandre. Ravie de ces compliment­s, Marine Le Pen, à la mi-septembre, a invité l’essayiste à l’université d’été de son parti à Fréjus, dont il fut l’invité vedette. « J’y suis allé parce que je discute avec tout le monde, mais je reste libéral et proeuropée­n, donc très éloigné du RN », se défend-il.

CONTACTS DISCRETS À WASHINGTON

Enfin, Marine Le Pen veut réactiver ses réseaux internatio­naux. Avant le scrutin de 2017, elle avait réussi à se rendre aux États-Unis, au Tchad, au Liban et à être reçue par Vladimir Poutine au Kremlin. Depuis, l’avancée des partis populistes en Europe l’encourage à renforcer sa toile audelà des frontières. « Elle a noué une relation personnell­e avec Matteo Salvini, sachant qu’il reviendra au pouvoir un jour, à Rome », explique un de ses conseiller­s. Au Parlement européen, ses 22 élus sont en contact permanent avec les autres partis alliés du groupe Identité et démocratie, comme Jérôme Rivière, qui dirige la délégation française, et Nicolas Bay, lequel seconde l’Italien Marco Zanni à la tête du groupe.

Par ailleurs, Marine Le Pen a demandé récemment à Jérôme Rivière et à son collègue eurodéputé Thierry Mariani, fréquent voyageur au Moyen-Orient et dans les pays de l’Est, de reconstitu­er une minicellul­e diplomatiq­ue, avec l’appui de Nicolas Bay pour l’Europe et Louis Aliot pour l’Afrique. Connaisseu­r des ÉtatsUnis, Jérôme Rivière s’est rendu deux fois à Washington cet été. Il y a notamment rencontré Steve Bannon, ex-conseiller de Trump, ainsi que des dirigeants de deux think tanks républicai­ns, l’Institut McCain et la Fondation Edmund-Burke. « Nous voulons avoir des contacts avec tous les pans du Parti républicai­n. Cela peut être utile », explique l’eurodéputé. Quand on l’interroge sur les chances de succès de Marine Le Pen en 2022, Jérôme Rivière n’a aucun doute :

« Nous prendrons le pouvoir », assuret-il, comme la plupart de ses collègues.

« Nous sommes dans une nouvelle dynamique politique », insiste Jean Messiha.

Mezza voce, quelques lieutenant­s de la candidate n’en sont pourtant pas si sûrs : « Elle se heurtera au même mur qu’en 2017, murmure l’un d’eux. Nous devons simplement nous préparer à l’après-2022, quand il faudra tout reconstrui­re… » Les équipes se démènent. Mais le doute, on le voit, n’est pas totalement dissipé, y compris dans ses rangs. ■

La future candidate réactive ses réseaux internatio­naux, avec les populistes européens, en Russie ou aux États-Unis

 ??  ?? Marine Le Pen lors de la campagne des européenne­s, en mai 2019, avec la tête de liste Jordan Bardella (à gauche), Steeve Briois et Thierry Mariani.
Marine Le Pen lors de la campagne des européenne­s, en mai 2019, avec la tête de liste Jordan Bardella (à gauche), Steeve Briois et Thierry Mariani.
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 ??  ?? Les deux finalistes lors du débat de l’entre-deux-tours de la présidenti­elle 2017.
Les deux finalistes lors du débat de l’entre-deux-tours de la présidenti­elle 2017.
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un train pour le Vaucluse, en
janvier 2019.
Jordan Bardella avec Marine Le Pen, dans un train pour le Vaucluse, en janvier 2019.
 ??  ?? Venu de LR, Thierry Mariani coorganise la cellule diplomatiq­ue.
Venu de LR, Thierry Mariani coorganise la cellule diplomatiq­ue.
 ??  ?? Jean Messiha (à gauche) est l’un des experts économique­s.
Jean Messiha (à gauche) est l’un des experts économique­s.
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eurodéputé, pilote le groupe des « Horaces ».
André Rougé, eurodéputé, pilote le groupe des « Horaces ».
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Hervé Juvin, défenseur du « localisme », élu eurodéputé en mai 2019.
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Détente pour Marine Le Pen, avec Philippe Olivier et Jordan Bardella.
 ??  ?? Les conseiller­s (de gauche à droite) : Bruno Bilde, Jean-Lin Lacapelle, André Rougé, Jordan
Bardella et Philippe Olivier.
Les conseiller­s (de gauche à droite) : Bruno Bilde, Jean-Lin Lacapelle, André Rougé, Jordan Bardella et Philippe Olivier.
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lors du lancement du forum Route nationale, avec Jean-Pierre Doeuff.
Franck Allisio (à droite), lors du lancement du forum Route nationale, avec Jean-Pierre Doeuff.
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Marine Le Pen lors de sa rencontre avec le président Poutine, le 24 mars 2017.
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La présidente du RN lors d’un meeting de Matteo Salvini, leader italien de la Ligue en mai 2019.

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