AVOIR LA BANANE
Ces derniers jours, les nerfs des citoyens ont été mis à rude épreuve, en particulier dans les agglomérations. Lundi, 600 km de bouchons en Île-de-France. Dans Paris, sous une pluie battante, des scènes postapocalyptiques : des dizaines de personnes attendant des bus dans lesquels elles ne pourront monter à moins d’en venir aux mains. Des voitures partout créant des embouteillages insensés, et au milieu de tout cela, des nuées de trottinettistes et de cyclistes grillant les feux et roulant en sens interdit.
Certains se déplacent à pied, c’est sans doute ce qu’il y a de plus rapide : le rêve d’Anne Hidalgo semble réalisé, c’est à se demander si elle n’est pas à l’origine de la réforme des retraites. Heureusement, la petite fée Greta Thunberg est venue apporter un peu d’air frais :
« Les systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux ont créé et alimenté la crise climatique », dit une tribune qu’elle a cosignée. C’est simple : s’il fait trop chaud, supprimons quelques mâles. « Châtrons !, châtrons !, qu’un sang impur, etc.» À la foire d’Art Basel de Miami, « l’artiste » facétieux Maurizio Cattelan – il a déjà vendu des WC en or, un mannequin d’Adolf Hitler en train de prier, un autre du pape allongé, écrasé par une météorite, il se réclame évidemment de Duchamp – a scotché une banane sur un mur. Un client l’a achetée 120 000 dollars, puis quelqu’un l’a engloutie (sans la peau). Un critique a dit : « C’est une performance unique : un artiste l’a débutée, un client l’a achevée. » Les temps changent, la disète n’est plus l’apanage des pauvres : les riches aussi ont faim…