Le Figaro Magazine

HARRIS TWEED, UNE JOLIE STORY

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Le Harris Tweed, marque déposée de la Harris Tweed Authority, garantit les origines techniques et presque philosophi­ques de cette célèbre étoffe. Filage et teinture de la laine vierge dans les îles Hébrides extérieure­s, tissage manuel par des insulaires, finition du tissu in situ… Un acte du Parlement de 1993 encadre ce trésor national. Vérifiez toujours l’étiquette où doit figurer l’orbe crucigère rouge sur fond blanc. Pour être géographiq­uement plus précis, il faut regarder, au nord de l’Écosse, une grande île séparée par un isthme, Harris au sud et Lewis au nord. Trois grands donneurs d’ordres y sont installés. La noblesse de ce tissu vient du fait qu’il est encore artisanale­ment réalisé dans des fermes, les crofts. Les trois mills (fabriques) fournissen­t les fils, teintés à base de lichens, et le plan d’armure, autrement dit l’entrecrois­ement des fils. À la charge des îliens de produire le métrage et de fournir le grossiste pour le lavage et les finitions. Une tradition presque millénaire. Le Harris Tweed doit à Lady Catherine Herbert (1814-1886), veuve du comte de Dunmore, sa renommée mondiale. Elle avait remarqué l’immense qualité de cette étoffe et en avait revêtu le personnel de ses domaines. Son tweed présentait le tartan de son clan, les Murray. Elle demanda aussi à deux soeurs expertes, les Paisley, d’enseigner l’art du tissage aux crofters débutants. Les moyens de production furent développés et la filière organisée. Grâce à la comtesse, le Harris Tweed devint dans la haute aristocrat­ie et à la cour de la reine Victoria le tissu de choix pour les activités de plein air ! De nos jours encore, il n’est pas rare que son poids dépasse celui de bien des étoffes pour les manteaux. En gaélique, le Harris Tweed s’énonce clò-mòr, comprendre

« gros tissu » !

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