Le Figaro Magazine

PANIQUE AU DANCING !

- NOUS VIVONS UNE ÉPOQUE FORMIDABLE, PAR NICOLAS UNGEMUTH

Ces Russes, décidément, quels affreux jojos. Comme s’ils n’étaient pas assez vilipendés, voici qu’une curieuse affaire vient faire planer sur leur terrible dictature adepte du suffrage universel une ombre supplément­aire : celle du racisme anti-Noirs ! C’est Misty Copeland, première danseuse étoile « afroaméric­aine » (quel rapport a-t-elle avec l’Afrique, on se le demande, puisqu’elle est née à Kansas City, que sa mère est à moitié italienne et son père à moitié allemand) de l’American Ballet Theatre, qui vient de se fâcher très fort : après avoir vu sur Instagram les photos de deux jeunes danseuses de la fameuse troupe du Bolchoï couvertes de maquillage noir, la miss s’est énervée sur Twitter :

« Cela fait vraiment mal de savoir que beaucoup de grandes troupes de ballet refusent d’embaucher des danseurs de couleur mais préfèrent opter pour le maquillage en noir (sic). » Le ballet, intitulé La Bayadère, oeuvre d’un chorégraph­e français, plante sa narration en Inde. « Je comprends bien que c’est une question TRÈS sensible dans le monde du ballet. Mais si personne n’interpelle les gens, rien ne changera », poursuit-elle.

Mais le Russe, on le sait, est de nature pragmatiqu­e : le directeur du Bolchoï, Vladimir Ourine, a expliqué que le spectacle avait été « joué sous cette forme des milliers de fois en Russie et à travers le monde (l’oeuvre a été créée en 1877 à Saint-Pétersbour­g, NDLR) » tout en précisant qu’évidemment, il ne commentera­it pas ces « déclaratio­ns absurdes ».

D’autres indigènes ont expliqué qu’il n’y avait pas assez de danseuses noires dans le pays pour tenir le rôle. Il n’y en a pas beaucoup en Inde non plus.

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