Le Figaro Magazine

VINS & SPIRITUEUX

Ce troisième grand cru classé de Margaux, acquis en fin d’année par la famille Le Lous, s’offre un nouveau départ.

- Stéphane Reynaud

Sans doute était-ce une marque phare du Médoc à la fin du siècle dernier. Mais les propriétai­res successifs en firent peu de cas. Le domaine, avec sa bâtisse de style Tudor dessinée par un certain John-Lewis Brown, se fit oublier. La famille Le Lous, à la tête du groupe internatio­nal Urgo, vient d’acquérir ce petit bijou. « Nous sommes originaire­s de Bourgogne, mais mon épouse est bordelaise. Je m’intéresse depuis toujours au vin. L’opportunit­é s’est présentée ici. Mon père et mes frères ont validé ce choix », raconte Tristan Le Lous.

Très impliqué dans la gestion du groupe familial, mais ingénieur agronome de formation – « Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de mettre en pratique mes connaissan­ces liées à la terre lors de ma vie profession­nelle », le quadragéna­ire ne cache pas sa joie de voir le domaine rejoindre la holding familiale. Le chantier est de taille : « Les installati­ons techniques datent des années 1990, nous allons moderniser le cuvier. Nous souhaitons aussi étoffer l’équipe pour gagner en précision, tant à la vigne qu’au chai. » Une chance pour les acquéreurs : José Sanfins, arrivé comme stagiaire il y a belle lurette et aujourd’hui directeur de la propriété, a su faire évoluer la qualité des jus de Cantenac Brown avec des moyens très limités. Sanfins a privilégié les méthodes d’agricultur­e traditionn­elle et cela a réussi au raisin. Les notes attribuées par la critique internatio­nale n’ont cessé de grimper. À ce jour, une bouteille du premier vin de Cantenac Brown se vend autour de 60 €, le second à 30 €, soit un des meilleurs rapports qualité-prix des alentours. « Nous disposons d’une marge de progressio­n », reconnaît Tristan Le Lous. Les tarifs pourraient bien monter. Rien de plus logique dans une des deux appellatio­ns les plus prestigieu­ses du Médoc, dont les héros s’appellent Margaux, Palmer, Issan... Un terroir qui suscite beaucoup d’intérêt. Il y a quelques mois, la branche vins du groupe pétrolier Perenco faisait l’acquisitio­n de La Tour de Mons, aussi à Margaux. Sans prétendre se hisser au niveau des plus grands, la famille Le Lous semble décidée à tirer ses vins vers le plus haut niveau. Affaire à suivre.

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