À L’AFFICHE
L’indétrônable prince de la comédie romantique britannique fait, avec « The Gentlemen », un retour en fanfare.
et les passe-temps d’Éric Neuhoff
Epuisé par ses années de succès, Hugh Grant s’était si bien retiré des projecteurs qu’on ne pensait plus le revoir nulle part. Ses apparitions, méconnaissable dans Cloud Atlas, derrière Meryl Streep dans le décevant Florence Foster Jenkins, ou auprès de la jeune classe dans Paddington 2, n’y avaient pas changé grand-chose : on le croyait disparu des radars. Or, voilà qu’il revient, triomphal, en détective privé, dans la nouvelle comédie d’action de Guy Ritchie, The Gentlemen *, retraçant le destin d’un baron de la drogue londonien qui tente de revendre son business malgré les chantages, les complots et les trahisons qui polluent la capitale anglaise.
Soyons francs : à force de ne pas avoir vu couler les années sur son visage, quand il apparaît à l’écran, Hugh Grant semble être passé sous les filtres d’une application de vieillissement. Le caractère aussi s’est métamorphosé : déchargé de toute obligation de séduction, décomplexé par rapport à son image, mais surtout porté par l’enthousiasmant scénario de son compatriote et la force de jeu de ses illustres partenaires (Charlie Hunnam, Matthew McConaughey et Colin Farrell), l’acteur révèle une autodérision délicieuse.
Il n’en fallait pas plus pour retomber sous le charme de celui qui enflamma le cinéma britannique entre la fin des nineties et le début des années 2000. Résultat, on ne demande qu’à le revoir. A Very English Scandal, la minisérie de Stephen Frears où il incarne le leader homosexuel du Parti libéral Jeremy Thorpe, et The Undoing, dont il partage l’affiche avec Nicole Kidman, attendent néanmoins des diffuseurs chez nous : les fans français devront patienter.
* En salles le 5 février.