Le Figaro Magazine

de François d’Orcival

Politiquem­ent, diplomatiq­uement et économique­ment, tous les voyants sont au vert pour le président américain.

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Ce fut un grand moment. Présidente démocrate de la Chambre des représenta­nts où se déroulait, le soir du mardi 4 février, la séance solennelle durant laquelle le président des États-Unis prononça son discours annuel sur l’état de l’Union, Nancy Pelosi déchira la version qu’elle venait de recevoir de lui. Donald Trump resta imperturba­ble. Toutes les caméras de télévision filmaient. Le décor était bien planté.

« Nous avons créé

7 millions d’emplois nouveaux, venait de dire Trump, c’est 5 de plus que ce que l’on prévoyait. Notre taux de chômage est le plus faible depuis un demisiècle. Depuis mon élection, le marché des actions a grimpé de 70 %. Qui l’aurait pensé ? » Le Dow Jones, précisa un commentate­ur, n’a gagné que 57 %… Trump annonça aussi que 738 milliards de dollars étaient inscrits à la défense nationale pour l’année à venir, que 2 200 milliards avaient été dépensés depuis son élection, qu’une Force de l’espace venait d’être créée, et que le général Qassem Soleimani, le chef des milices extérieure­s iraniennes, avait été tué le 3 janvier à Bagdad sur son ordre… Fallait-il rappeler que, cinq jours plus tard, un missile sol-air iranien, tiré en représaill­es, avait abattu, par erreur, un Boeing 737 qui avait décollé de Téhéran pour le Canada avec 176 personnes à bord ? Cette tragique erreur allait couper toutes les tentatives de tirs iraniennes contre les ÉtatsUnis. En revanche, Trump se félicita de la qualité retrouvée de ses relations avec les Chinois.

Il exprimait publiqueme­nt, le 6 février, sa confiance à son homologue chinois, Xi Jinping, dans le combat qu’il avait engagé contre le coronaviru­s. Et le même jour, Pékin venait d’annoncer une décision, laquelle allait entrer en vigueur ce 14 février : la réduction de moitié des tarifs douaniers appliqués à 1 700 produits américains importés en Chine, pour un montant de 75 milliards de dollars. Il en reste 100 milliards par an, ajoutèrent les conseiller­s de Trump, mais c’était un bon début.

Pendant ce temps, la période électorale américaine s’était ouverte. Le 3 février, par le caucus dans l’Iowa, puis le 11, par la primaire du New Hampshire : les deux premières élections où se dessinait la candidatur­e démocrate à la présidenti­elle de novembre. Pete Buttigieg et Bernie Sanders étaient arrivés en tête dans l’Iowa – un nouveau venu et un revenant –, tandis que Joe Biden, le second d’Obama, espérait bien se placer ensuite. Trump estimait qu’il y avait là un bon début dans le camp d’en face.

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