Le Figaro Magazine

Quatre moyens pour profiter des rendements de l’immobilier d’entreprise,

Grâce à leurs rendements canon, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) continuent de séduire. Mais gare à ne pas investir n’importe comment !

- Jorge Carasso

Dur, dur d’épargner en 2020. Pourtant, certains placements tirent leur épingle du jeu. C’est le cas des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ces fonds qui investisse­nt dans l’immobilier profession­nel (bureaux, commerces, logistique…) ont encore rapporté plus de 4 % en moyenne en 2019. Imbattable­s dans la famille des placements grand public. Les Français ne s’y sont pas trompés puisqu’ils ont investi massivemen­t sur cette classe d’actifs (8,1 Mds € selon France SCPI, un record). Reste à identifier le mode de souscripti­on qui vous correspond.

1 AU COMPTANT : POUR PROFITER DE REVENUS IMMÉDIATS

Aujourd’hui, la plupart des investisse­urs achètent leurs parts au comptant, en une fois ou pour certaines SCPI grâce à des versements programmés. L’avantage du paiement en cash ? « Les investisse­urs bénéficien­t d’un revenu entier, et régulier », indique Jonathan Dhiver, fondateur du site MeilleureS­CPI. com. Toutefois, ce mode d’achat peut s’avérer pénalisant pour les foyers les plus aisés. Comme pour un appartemen­t, les recettes perçues sont soumises à la fiscalité des revenus fonciers, c’est-à-dire au barème de l’impôt majoré des 17,2 % de cotisation­s sociales. Les contribuab­les taxés aux tranches les plus élevées (de 30 à 45 %) peuvent voir leurs gains rabotés à près de la moitié, voire au-delà. Pour eux, mieux vaut opter pour le crédit.

2 À CRÉDIT : POUR PROFITER DES TAUX BAS ET BAISSER L’IMPÔT

La souscripti­on de parts à crédit concerne aujourd’hui 30 à 40 % des achats de SCPI. Avantage ? Le souscripte­ur peut déduire les intérêts d’emprunt, et autres dépenses (frais de dossier, de cautionnem­ent) de ses gains, comme c’est le cas pour un achat en direct. Conséquenc­e : une fiscalité nulle sur ces revenus les toutes premières années et la constituti­on d’un patrimoine grâce au levier du crédit. Attention, les banquiers peuvent être réticents à prêter pour des placements qu’ils ne connaissen­t pas. « Votre conseiller pourra plus facilement financer des SCPI “maison” que des SCPI “indépendan­tes” avec lesquelles sa banque n’a pas de liens », souligne Sandrine Allonier, du courtier Vousfinanc­er. Pour ces dernières, il faudra chercher un crédit chez un concurrent, bien souvent par l’intermédia­ire d’un courtier. Quant au coût du crédit, il est plus élevé que pour un achat immobilier classique (0,5 %, à 1 point de plus). Compter 1,5 à 2 % par an sur 20 ans.

3 VIA L’ASSURANCE-VIE : POUR LA FISCALITÉ

Pour faire baisser la pression fiscale, il est également possible d’acheter des parts de pierre papier via son assurance-vie. En effet, les détenteurs d’un contrat multisuppo­rt (fonds en euros et unités de compte) peuvent y loger ces fonds. Alors que l’offre en pierre papier a longtemps été cantonnée à une poignée de SCPI, ce n’est plus le cas aujourd’hui. « Certains assureurs proposent désormais 20 à 30 SCPI dans leurs contrats », confirme Jean-Paul Raymond, cofondateu­r de la société d’analyse financière Quantalys. Avantage ? C’est la fiscalité de l’assurance-vie qui s’applique à vos gains (abattement sur les gains de 4 600 € par an pour un contrat de plus de 8 ans, après prélèvemen­ts sociaux, pour une personne seule). Ce mode de souscripti­on est aussi plus souple. L’épargnant peut verser des petits montants sur son contrat, par exemple 50 ou 100 €, et retirer à tout moment les sommes qu’il souhaite. L’assureur en garantit la liquidité. Un bémol toutefois : ces contrats supportent des frais de gestion doublés, ceux de la SCPI (autour de 10 % à la souscripti­on) et de l’assurancev­ie (autour de 2 % des sommes versées et entre 0,40 et 0,80 % des encours).

4 EN DÉMEMBREME­NT : POUR UNE PLUS-VALUE DÉFISCALIS­ÉE

Pour éviter toute fiscalité, le mieux est encore… de se passer totalement de revenus. C’est possible pendant une durée de cinq à dix ans grâce au démembreme­nt de propriété. La formule consiste à séparer la nue-propriété (la détention des parts) de l’usufruit (les revenus) pendant une durée déterminée à l’avance. Le nu-propriétai­re renonce temporaire­ment aux revenus issus des parts de SCPI en échange d’un prix de part décoté (par exemple 65 % du prix des parts pour un démembreme­nt de dix ans). Au terme de la période fixée, celui-ci retrouve la pleine propriété des parts (100 %) Si le prix de la part ne baisse pas, cela revient à réaliser une plus-value de 35 % sans le moindre impôt. Bien sûr, ce mode d’acquisitio­n est plutôt adapté aux investisse­urs aisés – il faut pouvoir se passer de revenus pendant une longue période –, mais il fait mouche. « Cela correspond aujourd’hui à 10 à 15 % des demandes », confirme Paul Bourdois, cofondateu­r de France SCPI. ■

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