Un billet pour le tour du monde
Enfin une comédie musicale en français sur une scène parisienne ! Ce Tour du monde en 80 jours, inspiré du roman de Jules Verne, est un modèle du genre. Du vrai théâtre musical joué, chanté, dansé pour que la magie du spectacle opère. Son livret restitue judicieusement l’univers de l’auteur sans le dénaturer. L’histoire est idéalement rythmée par une musique et des chansons mélodieuses, et les danses apportent une touche de grâce et font ressentir tout l’exotisme propre au voyage. L’ensemble est formidablement tenu par les deux protagonistes qui suscitent immédiatement la sympathie : Harold Simon dans le rôle de Phileas Fogg et surtout Guillaume Sentou dans le rôle de Jean Passepartout, son homme à tout faire. Grâce à eux, le pari de ce Tour du monde devient passionnant et ludique, et tous, petits ou grands, vibrons à chaque rebondissement de cette course contre la montre. Certes, les tatillons pointeront quelques scènes un peu caricaturales, dont celle du
Moulin rouge qui aurait mérité plus d’inventivité. Mais qu’importe : on s’amuse, on rit, et on se laisse happer par l’action.
Après la très belle réalisation de Tom Sawyer que nous avions applaudi à Gaveau en 2017, Double B productions récidive avec cette création de qualité qui met en oeuvre toutes les ressources du spectacle vivant et sans recourir aux projections digitales, souvent utilisées pour masquer la faiblesse des jeux de scène. Nous voilà ainsi entraînés de Paris à Bombay, en train ou à dos d’éléphant, au fil de cette aventure publiée en 1873, marquant son époque, alors en pleine révolution des transports. Le spectacle familial par excellence, qui explique ses horaires peu communs, généralement en fin de matinée. À ne pas manquer. théâtre Mogador, jusqu’au 26 avril.