SUr lA roUte, eNcore
★★★ IDIOT wIND, de Peter Kaldheim, Delcourt, 412 p., 22 €. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Séverine Weiss.
Idiot Wind… ce vent idiot chanté par bob dylan sur l’un de ses plus sombres albums (Blood on
the Tracks), c’est celui qui pousse les hommes à faire n’importe quoi de leur vie. c’est le vent mauvais… À 38 ans, Peter Kaldheim, ruiné par une sévère addiction à l’alcool et à la cocaïne, risquant de se faire amocher par un dealer ultraviolent à qui il doit de l’argent, décide de larguer les amarres. Pour repartir de zéro, il faut tout quitter. il décide de fuir New York, puis de prendre un bus pour la destination la plus lointaine que lui autorise son maigre budget. Premier arrêt : richmond, virginie. ce n’est qu’un début. S’ensuivra une odyssée de 8 000 kilomètres à travers les étatsUnis. Kaldheim fait du stop, ce n’est pas si simple dans l’Amérique des années 1980 depuis que les serial killers ont fait leur apparition. Parfois, il saute dans un train de marchandise comme à l’époque antique des « hobos ». il vend son sang pour gagner un peu d’argent, se nourrit comme il peut, claudique dans des chaussures trop petites, repense à son livre fétiche, Sur la route, dort n’importe où et fait des rencontres étonnantes. désormais sobre, le vagabond renaît peu à peu et découvre, à sa grande surprise, de bonnes âmes, de la générosité, de la fraternité, de l’humanité. les
états défilent alors qu’il chemine péniblement : louisiane, colorado, idaho puis l’oregon où, à Portland, il parvient, grâce aux conseils d’autres Sdf, à se reconstruire.
Sa route le mènera finalement au montana où il décrochera un poste de cuisinier pour entamer sa nouvelle vie. ce beau récit simplement écrit mais très touchant, Kaldheim a mis trente ans à l’écrire. il a bien fait de persévérer.