Assurance emPrunteur, les banques ne jouent toujours Pas le jeu
Les courtiers en assurances accusent les établissements bancaires d’entraver le choix de l’assurance emprunteur dans le cadre d’un prêt immobilier. La DGCCRF a été saisie.
Les années passent et rien n’y fait. Les acheteurs ont toujours autant de mal à changer d’assurance emprunteur en cours d’emprunt. La loi le leur permet pourtant depuis deux ans avec, à la clé, des économies potentielles de plusieurs milliers d’euros. « Ces pratiques commerciales illégales ne font l’objet d’aucune sanction », dénoncent par l’intermédiaire d’un cabinet d’avocats, les courtiers en crédits. Le sénateur du Doubs Martial Bourquin, auteur de plusieurs amendements visant à libéraliser le marché de l’assurance, est lui aussi monté au créneau. « Il semblerait que les banques mettent actuellement sous pression les courtiers avec de nombreuses entraves », afin
« qu’ils proposent comme assurance emprunteur celle de la banque et ne fassent pas jouer la concurrence », a-t-il indiqué dans un courrier adressé au ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Le locataire de Bercy a indiqué vouloir se pencher sur le marché français de l’assurance emprunteur et plus particulièrement sur les pratiques des banques. La DGCCRF a été saisie.
« Nous sommes dans une situation où les emprunteurs connaissent parfaitement leurs droits mais n’y ont pas accès », regrette Olivier Moustacakis, cofondateur d’Assurland.com. Selon le comparateur d’assurances, près de 90 % des emprunteurs savent qu’ils peuvent choisir leur assurance en toute liberté, pourtant 85 % n’en profitent pas.
Une proposition de loi a été déposée afin de renforcer l’effectivité de ce droit. Elle fixe une date de résiliation unique, celle de la signature de l’offre de prêt. Elle impose également aux banques d’informer, chaque année, les clients de leur possibilité de résilier. Le texte a été adopté en première lecture au Sénat en octobre dernier.