Le Figaro Magazine

MÉRINOS : LA LAINE QU’ON AIME

-

LA BONNE MESURE DU TAILLEUR SCAVINI

Plus de 900 races de moutons existent de par le monde. Seules quelques-unes répondent aux standards d’une utilisatio­n textile.

La race mérinos, la plus connue, est subdivisée en plusieurs branches suivant l’endroit où elle se trouve et les croisement­s : mérinos de Tasmanie ou mérinos de Rambouille­t, dit Français, par exemple. Les Phéniciens, les Grecs faisaient déjà commerce de la race mérinos autour de la Méditerran­ée. C’est en Espagne que les choses se précisent. Le terme mérinos proviendra­it d’un vocable médiéval, maiorinus, devenu merino, désignant un inspecteur des terres agricoles, le merindad. Entre le XIVe et le XVIIIe siècles, les rois d’Espagne prennent possession de tout le cheptel et en interdisen­t le négoce. Ils offrent toutefois des paires de moutons en cadeau. Les familles royales de France et d’Angleterre ainsi que l’électeur de Saxe reçurent ce royal présent. Les Saxons ont amélioré la race, donnant naissance au lainage saxony ou mérinos saxon ! En 1773, le capitaine James Cook introduit l’ovin en Nouvelle-Zélande. L’Australie le voit arriver en 1797 : il représente aujourd’hui 80 % de la production mondiale. Si des souches française et espagnole y ont servi de base à l’élevage, c’est un bélier exceptionn­el, de race mérinos Rambouille­t (qu’ils appellent Emperor), qui a donné naissance à la lignée locale des mérinos Peppin. Un mouton de cette race peut produire jusqu’à 10 kilos de laine fine par an. Le mérinos saxon donne une meilleure qualité, en proportion moindre (3 à 6 kilos). La quasitotal­ité des draps de laine, du super fin pour costume élégant au plutôt rugueux pour tweed, utilisent du mérinos. Le monde veut de la douceur. Les vieilles races, comme le cheviot ou le scottish blackface donnent des fibres trop rugueuses, seulement utilisées pour le Harris Tweed par exemple. Piquant !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France