Le Figaro Magazine

NAINS DE JARDIN ET MACRAMÉ

- NOUS VIVONS UNE ÉPOQUE FORMIDABLE, PAR NICOLAS UNGEMUTH

Ce mortel ennui qui me tient et me suit pas à pas », chantait Serge Gainsbourg en 1964. La chanson est plus que jamais de circonstan­ce : les Français en télétravai­l ont de quoi s’occuper, mais les autres ? Le moral plombé, ils regardent les hommes tomber : un jour le grand saxophonis­te de jazz Lee Konitz, le lendemain le chanteur Christophe. Fort heureuseme­nt, il nous reste Jul et Christophe Maé... Alors pour combattre la morosité, il faut s’occuper. À combien de parties de Monopoly les parents pourront-ils jouer avec leurs enfants ? Comment s’activer ? Il y a bien la cuisine, mais quand faire ses courses devient un enfer, ce n’est plus vraiment un plaisir. Certains font des pompes, d’autres cirent les chaussures qu’ils ne porteront pas. Netflix devient le meilleur ami de l’homme. Se promener dans les rues désertes aux trottoirs sales est presque plus déprimant que rester chez soi. Ceux qui ont un jardin et les nains qui vont avec peuvent les déplacer, leur redonner un coup de peinture afin qu’ils retrouvent l’aspect pimpant des jours heureux. On peut tenter de faire le poirier. Le macramé est une option envisageab­le : cela prend du temps, ne demande pas à réfléchir et peut embellir le logis. Un autre exercice est simple à exécuter : accrocher un slip aux barreaux de deux chaises, et tenter de l’enfiler en sautant dedans à pieds joints, comme dans Et la tendresse ? Bordel ! avec le grand Jean-Luc Bideau. Une activité qui nécessite de l’adresse et de la concentrat­ion, mais qui est déconseill­ée lorsque le sol est en carrelage.

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