RENAUD CAPUÇON : PENDANT LE CONFINEMENT, LA MUSIQUE CONTINUE !
Renaud Capuçon est un hyperactif et ce n’est pas le confinement qui le changera. Son festival de Pâques à Aix-enProvence est annulé ? Qu’à cela ne tienne : tous les matins, aux alentours de 10 h 30, il saisit son violon et interprète une oeuvre en la diffusant sur Facebook. Une routine désormais bien établie. S’il réserve le dimanche à Bach, il aime attaquer la semaine sur une pièce « qui a de la pêche »
– un rondo de Mozart, par exemple. Puis il laisse libre cours à son imagination avant de finir, le samedi, avec une musique de film.
Bien sûr, ce sont toujours des pièces très courtes. La plus longue – six minutes –, il l’a mise en ligne pour le 29e jour du confinement : c’était le dernier mouvement de la Sonate pour violon et piano de César Franck, pour lequel il était accompagné du pianiste
Guillaume Bellom. Loin d’être anecdotiques, ces apparitions virtuelles ont un succès phénoménal. Certaines sont suivies par un million de personnes. Lui qui voulait démocratiser la musique classique, voilà qui est réussi. Ne vient-il d’ailleurs pas d’être consacré par le Musée Grévin où son effigie a été inaugurée le 9 mars dernier, aux côtés de celles de Cecilia Bartoli, Roberto Alagna, Lang Lang et Philippe Jaroussky ? Capuçon s’amuse « grimper en caleçon sur un piédestal »
pour effectuer son moule en 3D. Au-delà des concerts, le virtuose a ressenti aussi le besoin de partager son expérience dans un livre, Mouvement perpétuel. Une vie en musique, où « un type de 45 ans fait le bilan de sa vie » (1). Vivement conseillé à tout jeune en besoin d’inspiration… et à ceux curieux de connaître les coulisses de la vie d’un concertiste de renommée internationale. Il y a enfin ce CD sorti cet hiver qui conclut son cycle Beethoven (2). Y figurent les deux plus célèbres trios du maître viennois, Les Esprits et L’Archiduc, enregistrés avec son frère Gautier au violoncelle et le pianiste Frank Braley.
(1) Flammarion, 240 p., 20 €.
(2) Erato-Warner Classics.