WHITNEY SUIT SA VOIX
Petite, elle s’imaginait astronaute, couturière ou jardinière… « Je changeais
d’avis tout le temps », avoue Whitney en ouvrant de grands yeux malins. Mais sa voix a eu raison de ses hésitations. Tout en suivant des études de droit pour se préparer au notariat, elle s’est lancée l’an dernier dans la folle aventure de « The Voice »… qu’elle a gagnée. Son timbre si entier, si juste, a triomphé des détracteurs, toujours nombreux face au talent. Ajoutez à cela une vraie spontanéité – quoi de plus rafraîchissant de nos jours ! –, et on ne pouvait que s’incliner. Preuve qu’une émission populaire dans le plus pur style des radio-crochets d’autrefois, relookée au goût du jour avec un titre en anglais, peut produire de belles surprises. Après Slimane, il y a quatre ans, c’est au tour de Whitney d’enchanter les auditeurs grâce à un premier album,
Le Deal d’une idylle (Mercury/ Universal, sortie le 22 mai), produit avec beaucoup de soin. « On est dans la variété, mais il y a des moments
intimistes comme Nocturne », explique Whitney qui, à 20 ans, semble à peine surprise de son succès. Avant d’ajouter, comme un aveu : « Cet album est la chose dont je suis la plus fière. »
Le danger avec les artistes possédant de telles capacités vocales est justement de faire des albums de démonstration et de prouesses vocales, où on les encourage à « bombarder » leur voix. Or, Whitney et son compositeur Alban Lico ont pris le parti inverse : des titres très acoustiques, où le piano et la voix dominent. Les éléments rythmiques ont été réduits à leur strict minimum, même si, ici ou là, des couleurs urbaines apparaissent. Après avoir chanté en anglais à ses débuts, quand elle se produisait localement en amateur, elle a appris à faire sonner les mots de la langue française jusqu’à se les approprier totalement. Pour y parvenir, elle s’est enfermée avec Alban dans le petit studio qu’il possède au sud de Paris, 5 mètres carrés propices à la recherche d’une véritable intimité vocale.