FRANCO FAGIOLI CHANTE ET ENCHANTE AVEC LEONARDO VINCI
C’est à Lonigo, petit village situé entre Vérone et Venise, que Franco Fagioli a enregistré son nouvel album. Le contre-ténor argentin voulait un lieu inspirant, il l’a trouvé dans la superbe villa San Fermo, un monastère du Xe siècle autrefois tenu par les Bernardins, puis par les Jésuites et enfin par l’ordre des Pavoniani qui en sont les propriétaires actuels. Un lieu magique où l’on peut séjourner, à l’instar de nombreux monastères italiens. Dans cette immense bâtisse qui domine la vallée, on trouve un petit théâtre, une église, des salons : autant d’endroits où Franco Fagioli a chanté les arias de Veni,
Vidi, Vinci *. Pourquoi ce jeu de mots ? Le contre-ténor souhaitait donner un coup de projecteur à l’influent et pourtant méconnu compositeur Leonardo Vinci, dont l’oeuvre a marqué toute la musique occidentale au XVIIIe siècle. Formé dans ces fameux ospedali (à la fois orphelinat et conservatoire de musique), il devint à partir de 1720 un compositeur prolifique et central de l’école napolitaine que toute l’Europe chantait et copiait. L’idée de ce disque est venue à Franco
Fagioli après avoir interprété le rôle d’Arbace à l’Opéra national de Lorraine en 2012, dont l’aria
Vo solcando un mar crudele avait remporté un immense succès sur YouTube. Assis à son piano, le chanteur se mit ainsi en quête des plus beaux arias écrits par ce maître de la mélodie, et a retenu 14 airs extraits de ses opéras-bouffes. L’Argentin qui vit à Madrid offre là un niveau d’excellence exceptionnel, accompagné par l’orchestre Il Pomo d’Oro. Un très bel hommage à Leonardo Vinci, mort à 40 ans, après avoir mangé un chocolat empoisonné offert par un mari cocu et jaloux. Le compositeur avait en effet la réputation d’avoir un appétit prononcé pour les femmes aussi…
* Deutsche Grammophon.