STYLE et le sur-mesure de Scavini
Certaines éditions limitées de Rimowa sont devenues des objets de luxe très convoités… y compris par les spéculateurs.
Après avoir été cloués au sol, les voyageurs vont pouvoir à nouveau étrenner leur trolley. Certains opportunistes spéculent même déjà sur la valeur résiduelle de leur modèle collector signé Rimowa. Créée en 1898, rachetée il y a trois ans par LVMH, la griffe allemande est pilotée par Alexandre Arnault, 28 ans. Sous sa houlette, la marque s’est métamorphosée. Un simple bagage, plébiscité pour son côté fonctionnel, s’est mué en un objet de désir, aussi convoité que le sac de la saison d’une maison de luxe. Le jeune patron a notamment initié des séries limitées imaginées par des artistes ou des griffes comme Fendi, Moncler ou Dior (photo, à gauche). Et quand il sollicite des labels comme Supreme (photo, à droite) ou Off-White, la cote de Rimowa s’envole. Pour s’offrir l’attaché-case arty de Daniel Arsham, il fallait débourser 1 800 euros. Quelques mois plus tard, cette oeuvre d’art de plâtre et d’alu s’adjugeait chez Sotheby’s pour 14 000 dollars. Quant à la collaboration avec le new-yorkais Supreme (à partir de 1 650 euros la petite valise), elle s’est écoulée en une quinzaine de minutes ! À peine vendus, ces it-bags à roulettes se retrouvent sur des sites de seconde main affichés à des prix qui peuvent atteindre 3 600 euros pièce. « Entre 2019 et 2020, un bagage Rimowa s’est vendu sur Vestiaire Collective trois fois plus vite que les autres articles de voyage, et les collaborations avec Supreme, Off-White et Dior, 2,5 fois plus vite qu’un bagage Rimowa classic, confie Sophie Hersan, directrice mode et cofondatrice du site. Les ventes de cette marque ont doublé entre 2018 et 2019, gardant leur valeur en seconde main. » Les spéculateurs y voyant là un investissement très rentable savent agir vite, une collaboration pouvant vite en éclipser une autre…