LE MONDE ET LES LIVRES
Bientôt les feuilles mortes vont se ramasser à la pelle. En attendant, les mauvaises nouvelles aussi. D’abord, le Covid n’a pas disparu avec la chaleur (ni avec les inondations), ensuite, pour compléter le tableau, Julien Doré, le « chanteur décalé » – ses disques sont surtout parfaits pour caler une armoire –, sort un nouvel album à vocation écologique. Voici de quoi déprimer sérieusement. Heureusement, les critiques littéraires ont de quoi se distraire. Un auteur nous envoie un livre avec une dédicace (un « envoi » pour les bibliophiles) imaginative : « À Nicolas Ungemuth, tout a commencé un jour ». Ça alors, cette nouvelle ! Une attachée de presse nous adresse un email qui donnera lieu à une belle partie de ping-pong » : « – Bonjour Nicolas, j’espère que vous allez bien. Je reviens vers vous (sic) au sujet du livre-monde publié chez XXX qui sort en édition de poche. » « – Bonjour madame, j’ignore ce qu’est un “livre-monde”. Pouvezvous m’éclairer ? » « – Nous avons trouvé cette expression car il nous semble traduire au mieux l’expérience de lecture de cet ouvrage massif et culte. C’est une écriture totalement immersive dans un monde réel mais onirique, vu à hauteur d’enfants enfermés dans un institut spécialisé. Voilà, pour toutes ces raisons, on l’appelle “livre-monde” car c’est un véritable univers complexe mais riche dans un seul livre. » On connaissait le « livre puissant », très à la mode chez les journalistes ces temps-ci, mais le « livre massif », surtout lorsqu’il sort en poche, est une nouveauté. On attend avec impatience le « livre obèse »…