Le Figaro Magazine

À GENÈVE, UNE “CENERENTOL­A” HAUTE EN COULEUR

- LES VARIATIONS DE FRANÇOIS DELÉTRAZ

Le Grand Théâtre de Genève ouvre cette nouvelle saison * avec une superbe production de l’opéra-bouffe de Rossini, La Cenerentol­a. On reconnaît dès les premiers tableaux la patte caractéris­tique du prolifique Laurent Pelly : un mélange d’ancien et de contempora­in, de rêve et de réel. Le metteur en scène parvient à rendre limpide ce conte inspiré de Perrault, où un laquais devient prince et une servante princesse. « Une histoire bien compliquée qui, plus on la démêle, plus on s’emmêle », avertit d’ailleurs le livret de Ferretti. Et même si l’on en connaît tous la fin, on reste captivés. D’abord parce que l’ensemble est chanté à la perfection, par Anna Goryachova dans le rôle d’Angelina, la servante, et Edgardo Rocha dans Don Ramiro, l’amoureux. Aussi parce que Laurent Pelly a particuliè­rement travaillé sur la gestuelle de ses acteurs. Il joue des contrastes de façon remarquabl­e : tantôt les artistes se déplacent de façon très théâtrale, tantôt ils observent une immobilité quasi totale pour mieux accentuer le drame. Certes, les rôles frisent parfois la caricature, mais on est ici dans le plus pur opéra-bouffe, fidèle à l’esprit de Rossini. Les décors de Chantal Thomas sont très intelligem­ment conçus. On assiste à un va-et-vient de podiums qui glissent des coulisses vers la scène selon les besoins de l’action. Si, dans ce spectacle de trois heures, l’acte I est traité de manière très novatrice, après l’entracte on est dans une conception qui, si elle est osée dans le choix des couleurs, reste plus traditionn­elle. Enfin, pour ceux qui ne pourraient pas se rendre à Genève, sachez que la troupe migrera en décembre à Valence, en Espagne.

* Le 26 septembre (00.41.22.322.50.50).

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