LES RENDEZ-VOUS
On savait PPDA très épris de la région du Trégor, d’où est issue sa famille paternelle. Il montre, dans un livre écrit avec le coeur, qu’il ne distingue pas entre l’Armor et l’Argoat.
C’est à croire que coule dans les veines de Patrick Poivre d’Arvor le sang bleu des hommes qui prennent la mer. Ce jour-là, il était vêtu avec tous les dégradés de couleur d’un horizon maritime : chemise, veste et cravate, pantalon et mocassins de bateau bleus. La couleur de la mélancolie, comme l’est l’humeur de cet éternel jeune homme triste, auteur de la Nostalgie des choses perdues. « Toute ma vie, j’ai exercé un métier de multitude, dit-il, mais, en réalité, j’étais dans la solitude. » Tout près de succomber à la tentation de l’océan, PPDA publie un joli livre, intitulé La Bretagne au coeur, comme on jetterait l’ancre à la mer, où il évoque ses ports d’attache, situés dans les pays d’Armor et d’Argoat. Breton un jour, Breton toujours.
Pour Patrick Poivre d’Arvor, la Bretagne n’est pas une région reculée, située à une extrémité de la France, où les autoroutes sont gratuites et le beurre salé : c’est un continent d’émotions, entouré d’îles mystérieuses ou rêveuses, et d’archipels âpres et austères, où vivent des hommes fiers et courageux. Dans sa déclaration d’amour à ce pays de légendes, longtemps peuplé de fées et de korrigans, de marins et de jeunes femmes à coiffe, il dit très bien la richesse d’âme et la complexité de coeur de cette terre qui se confond si souvent avec la mer. Trégor, Léon, Cornouaille, pays gallo ou vannetais : la Bretagne est, comme le disait le poète Xavier Grall, « multiple dans son unité secrète ».
« Je ne suis jamais aussi heureux qu’au fond de mon jardin de Trégastel, dans ma cabane en bois, construite à dix mètres du sol entre deux immenses cyprès », dit-il. PPDA peut y contempler une collection de fioles contenant, chacune, des grains de sable venus du monde entier. Comme tous les membres de la compagnie des Écrivains de Marine, cet homme est mûr pour lever l’ancre et barrer vers l’ouest…
“En Bretagne, il ne pleut que sur ceux qui le veulent bien”