CULTURELLEMENT INCORRECT
Autorité, j’écris ton nom
Vendredi 25 septembre, rue Nicolas-Appert, près de l’ancien siège de Charlie Hebdo, un jeune Pakistanais armé d’une feuille de boucher attaque deux journalistes de l’agence Premières Lignes. La veille, Thibault de Montbrial disait dans Le Figaro sa crainte de nouveaux attentats islamistes en France. En 2014 déjà, il alertait, deux mois avant l’attentat des frères Kouachi, sur l’imminence d’une vague d’attaques d’une ampleur inédite, susceptible de toucher notre sol. Alors ? Paranoïaque à raison ou véritable visionnaire ? L’analyse de Thibault de Montbrial repose sur un constat concret, étayé avec brio dans son nouveau livre * : notre pays souffre d’une perte d’autorité. Ses défaillances s’accumulent depuis des années : crépuscule des frontières, échec de l’intégration, perte de repères identitaires, progression du communautarisme, faillite du maintien de l’ordre, laxisme judiciaire, insuffisance pénale… Pour l’auteur d’Osons l’autorité, l’ensauvagement et le climat généralisé d’insécurité sont les fruits de ces renoncements. Si Emmanuel Macron affirmait dans son discours sur la lutte contre les séparatismes que « ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste, […] un projet conscient, théorisé, politicoreligieux, qui se concrétise par des écarts répétés avec les valeurs de la République, qui se traduit souvent par la constitution d’une contre-société »,
l’urgence de la situation réclame de passer à l’action. Cette action doit être guidée par un rétablissement de l’autorité, qui « cherche à incarner, à traduire et à défendre par des actes concrets, sans compromission, les aspirations du peuple »,
écrit l’avocat au barreau de Paris.
L’acte isolé du terroriste au hachoir a montré la difficulté d’une partie de la classe médiaticopolitique à reconnaître la nature islamiste de l’attentat, de peur de stigmatiser les musulmans et les immigrés. Pour retrouver l’autorité disparue, Thibault de Montbrial estime que le politique doit s’émanciper de cette gouvernance de l’émotion et s’engager sur une voie morale permettant à notre peuple de relancer l’aventure collective. Qui en aura le courage ?
Osons l’autorité, de Thibault de Montbrial, L’Observatoire, 278 p., 19 €.