L’EMPIRE DÉMESURÉ DE NAPOLÉON IER
Si l’oeuvre intérieure accomplie par Napoléon sous le Consulat et l’Empire fut pérenne puisque nous bénéficions encore du fruit des réformes profondes de l’État qu’il engagea (réorganisation des systèmes judiciaire, bancaire et monétaire, code civil, code de commerce, code pénal, création des lycées et du baccalauréat, puis de l’Université impériale, etc.), ses conquêtes militaires territoriales firent long feu – et lui coûtèrent le pouvoir après la retraite de Russie, les campagnes d’Allemagne et de France, et Waterloo. Au faîte de sa puissance, l’Empire s’étendait territorialement et administrativement jusqu’au centre de l’Italie et au nord-est de la future l’Allemagne. Pour briser l’Angleterre, l’Empereur avait mis en place à 1806 un blocus continental destiné à étouffer économiquement Albion. Pour s’assurer de son bon fonctionnement, il avait décidé de faire de plusieurs régions côtières du sud et du nord de l’Europe conquises par ses armées des départements français qui s’ajouteraient à ceux créés sous la Révolution.
Résultat : en 1811, la France compte la bagatelle de 130 départements, couvrant, outre le territoire national, la Belgique, la Hollande, Hambourg, les villes de la Hanse, Luxembourg, la rive gauche du Rhin, Genève, le Piémont, Gênes, la Toscane et Rome. N’ayant duré que quatre ans, leurs noms sont tombés dans les oubliettes de l’Histoire : Frise, Bouches-du-Weser, Ems-Oriental, Lys, Lippe, Escaut, Ourthe, Léman, Montenotte, Simplon, Trasimène, Apennins, Arno, Méditerranée…