FAUT-IL INVESTIR DANS LE NOUVEAU FONDS « PATRIOTIQUE » POUSSÉ PAR LE GOUVERNEMENT ?
Ce fonds destiné aux petits porteurs permet d’investir dans 1 500 PME et start-up majoritairement françaises. L’enjeu ? Mieux flécher l’épargne vers l’économie réelle et les entreprises.
En matière de placements aussi, on peut privilégier le bleu, blanc, rouge. C’est tout l’objet du fonds de capital investissement BPI Entreprises 1, lancé le 1er octobre par le ministère de l’Économie et la banque publique d’investissement (BPI). Ce fonds, dont le lancement a été retardé à cause de la Covid, permet à des particuliers d’investir dans 1 500 start-up et PME, majoritairement françaises et non cotées. Ces entreprises sont issues du portefeuille de fonds de capital investissement de BPI France. « C’est la première fois qu’un pays en Europe propose à ses compatriotes d’investir dans leurs PME », a rappelé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Le capital investissement – qui consiste à investir dans le capital de jeunes pousses – est plutôt réservé à des contribuables aisés. Là, l’enjeu est clairement d’intéresser des petits porteurs : le ticket d’entrée démarre à 5 000 € contre au moins 100 000 € habituellement. Les sommes sont bloquées cinq ans pour un objectif de rendement de 5 à 7 % par an, mais sans garantie en capital. Les rendements élevés comportent une part de risque, et ce fond « patriotique » n’échappe pas à la règle. En revanche, il profite d’une fiscalité douce. Les plus-values sont imposées aux seules cotisations sociales (17,2 %). Malheureusement, le fonds n’est pas éligible à la réduction d’impôt IR-PME (ou Madelin) comme c’est le cas pour d’autres fonds (FCPE et FCPI notamment).
Dans un contexte où les Français disposent d’un matelas d’économies jamais vu (+ 90 milliards d’euros depuis le début d’année), tout l’enjeu est de mieux flécher l’épargne vers l’économie réelle. « Les entreprises ont besoin de capital. Il ne faut pas laisser dormir son argent sur des comptes à vue qui ne rapporte rien », plaide Charles Beigbeder fondateur de la société de gestion Audacia. Ce nouveau produit devrait rapidement être diffusé dans les grands réseaux bancaires. Pour l’heure, il est accessible via la plate-forme de capital investissement 123 IM.