ADRIEN GOETZ L’ART ET LES MANIÈRES
L’historien de l’art publie un nouvel épisode des aventures de son héroïne fétiche : une conservatrice de musée capable de percer les énigmes historiques les plus ténébreuses.
Il est de grande taille, toujours affable et souriant, avec un jene-sais-quoi de Tintin dans le visage. Il possède de vastes connaissances et une culture élevée, ce qui lui permet de se mouvoir avec la même aisance dans les abstractions et les idées générales que dans les détails qui soulignent une perspective historique ou esthétique. À 54 ans, Adrien Goetz appartient, avec quelques autres, à une génération d’historiens de l’art et du patrimoine qui a très tôt pris conscience de l’extrême fragilité des belles choses et de la nécessité de les défendre. Alors qu’un Alexandre Gady risque de se briser la voix à crier dans le désert, dénonçant dans l’indifférence des pouvoirs publics le massacre de nos cités et de nos paysages, Adrien Goetz a choisi d’oeuvrer dans la discrétion. Au Louvre, dont il dirige le magazine ; à la Sorbonne, où il donne des cours d’histoire de l’art ; à l’Institut de France, où il siège à l’Académie des beaux-arts.
Auteur il y a trois ans d’un roman d’esthète, intitulé Villa Kérylos, Adrien Goetz publie un nouvel ouvrage qui tient de l’enquête policière, du rébus autour d’une énigme historique et du reportage dans le monde de l’art, celui des conservateurs et des réserves des musées. « Je passe mon temps à déambuler dans les salles du Louvre, dit-il, toujours en quête d’émotions fortes que je suis certain de trouver. » Son héroïne, prénommée Pénélope, qui forme un tandem avec un jeune journaliste dont elle est éprise, n’est pas inconnue puisque l’auteur a déjà publié quatre épisodes de ses aventures, à Versailles et Venise notamment. La dernière se déroule au Louvre, en Égypte et en Palestine. Il y est question d’un secret d’État touchant la dynastie des Bourbons et la famille impériale, le tout orchestré par Talleyrand. Il y a du Arsène Lupin, celui de L’Aiguille creuse, et du Joseph Rouletabille dans ce roman où l’on retrouve un peu de l’imaginaire ingénu des albums de Tintin.
La phrase du livre à retenir (p. 176)
“Un secret historique peut somnoler longtemps dans une boîte d’archives”