2 / AUTOMÉDICATION : BONNE OU MAUVAISE IDÉE ?
Rhume, toux, gastro… La tentation est grande de recourir à des médicaments en vente libre. Mais la pratique comporte des risques.
Plus de 200 virus sont responsables des multiples infections de l’hiver. Parmi eux, le rhinovirus fait figure de vedette. C’est lui qui déclenche ce fameux rhume pratiquement inévitable à la saison froide. Il faut lui reconnaître une aptitude et une vitesse extraordinaires pour se propager par voie aérienne (éternuements, crachats, postillons…). Comptez sept jours pour que le système immunitaire parvienne à le neutraliser. Dans l’intervalle, il conviendra de composer avec le nez qui coule, la gorge qui gratte, de la fièvre et des maux de tête… Premier réflexe : se ruer sur la boîte à pharmacie pour exhumer les médicaments de l’année précédente. On ne peut évidemment que déconseiller cette pratique. Les médicaments sur ordonnance ne sont pas anodins et doivent absolument s’accompagner d’un avis médical. Reste les produits accessibles en vente libre en pharmacie. Là encore, il convient de ne pas minimiser les risques potentiels. Tout principe actif peut engendrer des effets secondaires. Ainsi la pseudoéphédrine, un vasoconstricteur puissant couramment employé dans les sprays destinés à stopper les écoulements nasaux, a été à l’origine de plusieurs accidents, parfois graves. Depuis, ce type de spray n’est accessible que sur ordonnance mais la molécule reste présente dans nombre de médicaments contre le rhume, proposés en version jour/nuit (Humex Rhume, Dolirhume, Actifed…).
INTERROGER SON PHARMACIEN
Ces comprimés renferment également des antihistaminiques pouvant induire une somnolence et des intolérances. Même pour un rhume, il ne
faut pas hésiter à demander conseil à votre pharmacien qui vous aidera à choisir les médicaments adaptés à vos symptômes, vos traitements en cours et votre état de santé général. Veillez également à éviter les surdosages. Des produits de type Fervex mêlent diverses molécules dont le paracétamol (500 g) pour lutter contre la fièvre. Il n’est pas rare que des personnes prennent du paracétamol en parallèle sans réaliser qu’elles dépassent la dose limite de 4 g et s’exposent à des atteintes hépatiques graves. D’ailleurs, il n’est pas toujours indiqué de faire baisser la fièvre. Cette dernière est une réponse normale qui aide à affaiblir les virus. Chez un adulte en bonne santé, une température de 38 ou 38,5 °C n’est pas dangereuse.
ATTENTION À LA COQUELUCHE
Concernant la toux, l’emploi de sirops antitussifs n’est pas forcément souhaitable. La toux est un mécanisme visant à évacuer le mucus. Rien ne sert de l’entraver. Même les fluidifiants présentent peu d’intérêt. Les médecins s’accordent à dire que s’hydrater de manière importante apparaît tout aussi efficace. En revanche, une toux sèche persistante peut dissimuler une coqueluche. Pour limiter les symptômes du rhume, et même pour le prévenir, rien ne vaut une désinfection rhinopharyngée avec du sérum physiologique ou une solution saline hypertonique. De même, les traditionnelles inhalations peuvent s’avérer efficaces à condition de les pratiquer pendant dix minutes, deux à trois fois par jour. Enfin, quelques règles d’hygiène élémentaires sont à respecter : réserver les produits à embout à un seul utilisateur, les nettoyer correctement et les jeter une fois l’infection passée, se laver régulièrement les mains… Des recommandations désormais classiques en cette période de pandémie. ■
PRIVILÉGIER LES GESTES BARRIÈRES CONTRE LES VIRUS