Le Figaro Magazine

CARLA BRUNI, TOUT EN DÉLICATESS­E

Son nouvel album se révèle d’une sensibilit­é et d’une tendresse particuliè­rement bienvenues.

- * Carla Bruni, Barclay/Universal. François Delétraz

D’un filet de voix, elle a réussi à faire un grand succès : son premier album, Quelqu’un m’a dit, s’était vendu à 2 millions d’exemplaire­s. Et si Carla Bruni a été la première dame de France au bras de Nicolas Sarkozy, elle n’a jamais renoncé à la chanson. Sa verve d’auteur-compositeu­r-interprète, tout en sensibilit­é et fragilité, est restée intacte. Le monde politique n’a pas altéré son coeur adolescent, et tant pis si les gazettes veulent voir des allusions dans chacune de ses chansons : son nouvel album * mérite mieux que ça.

Des 13 titres du CD (14 sur le vinyle et 17 dans le collector), il y a certes une allusion à son mari mais c’est la seule : Le Garçon triste, qui livre une autre facette du personnage, une reprise composée par Julien Clerc qu’elle avait écrite pour Isabelle Boulay. Les autres titres sont particuliè­rement touchants, comme cette Chambre vide où elle mesure, avec les enfants qui grandissen­t, le temps qui passe, ou cette chanson espagnole, Porque te vas qui l’avait marquée enfant. Pour la première fois, elle chante en italien avec sa soeur Valeria – Voglio l’amore – et un titre est en anglais, Your Lady, comme classique internatio­nal de cet amour impossible et intemporel qui reste le thème général de cet album « écrit à la main », dont seulement quelques titres ont été composés par d’autres, comme Calogero ou Michel Amsellem. Un album délicat, préparé et arrangé à huis clos avec Albin de la Simone, enregistré façon concert, mais sans public, en seulement huit jours. Musicaleme­nt, l’ensemble est très acoustique avec une omniprésen­ce de la guitare, comme si elle voulait montrer qu’elle peut, comme à ses débuts, être (presque) seule en scène.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France