CARLA BRUNI, TOUT EN DÉLICATESSE
Son nouvel album se révèle d’une sensibilité et d’une tendresse particulièrement bienvenues.
D’un filet de voix, elle a réussi à faire un grand succès : son premier album, Quelqu’un m’a dit, s’était vendu à 2 millions d’exemplaires. Et si Carla Bruni a été la première dame de France au bras de Nicolas Sarkozy, elle n’a jamais renoncé à la chanson. Sa verve d’auteur-compositeur-interprète, tout en sensibilité et fragilité, est restée intacte. Le monde politique n’a pas altéré son coeur adolescent, et tant pis si les gazettes veulent voir des allusions dans chacune de ses chansons : son nouvel album * mérite mieux que ça.
Des 13 titres du CD (14 sur le vinyle et 17 dans le collector), il y a certes une allusion à son mari mais c’est la seule : Le Garçon triste, qui livre une autre facette du personnage, une reprise composée par Julien Clerc qu’elle avait écrite pour Isabelle Boulay. Les autres titres sont particulièrement touchants, comme cette Chambre vide où elle mesure, avec les enfants qui grandissent, le temps qui passe, ou cette chanson espagnole, Porque te vas qui l’avait marquée enfant. Pour la première fois, elle chante en italien avec sa soeur Valeria – Voglio l’amore – et un titre est en anglais, Your Lady, comme classique international de cet amour impossible et intemporel qui reste le thème général de cet album « écrit à la main », dont seulement quelques titres ont été composés par d’autres, comme Calogero ou Michel Amsellem. Un album délicat, préparé et arrangé à huis clos avec Albin de la Simone, enregistré façon concert, mais sans public, en seulement huit jours. Musicalement, l’ensemble est très acoustique avec une omniprésence de la guitare, comme si elle voulait montrer qu’elle peut, comme à ses débuts, être (presque) seule en scène.