Le Figaro Magazine

LE BON PLAN DU RACHAT DE TRIMESTRES

Racheter vos trimestres peut s’avérer particuliè­rement rentable, notamment pour les cadres supérieurs. À vos calculette­s !

- Nathalie Cheysson-Kaplan

Si vous êtes à la recherche d’un véritable complément de revenus viager, pourquoi ne pas racheter vos trimestres « manquants » et améliorer votre retraite obligatoir­e, plutôt que de souscrire un produit d’épargne au rendement aléatoire ? Pour les épargnants en mal de défiscalis­ation, le résultat sera le même. À l’entrée, les sommes versées pour racheter des trimestres sont déductible­s en totalité – sans plafond de déduction – de votre revenu imposable. Et, à la sortie, le supplément de retraite que vous allez obtenir sera taxé dans les mêmes conditions qu’une rente issue d’un plan d’épargne retraite individuel (PERin).

Attention, vous ne devez envisager cette opération que si vous souhaitez partir en retraite dès 62 ans et savez que vous n’aurez pas le nombre de trimestres suffisant pour obtenir votre retraite à taux plein. A contrario, si vous avez décidé de jouer les prolongati­ons, le rachat n’est pas fait pour vous puisque à partir de 67 ans, votre retraite sera calculée à taux plein, quelle que soit votre durée d’assurance.

Vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres, correspond­ant à des années d’études supérieure­s ou à des années pendant lesquelles vous avez validé moins de 4 trimestres (on parle d’années civiles incomplète­s). Il est également possible de racheter, aux mêmes conditions, les périodes pendant lesquelles vous avez travaillé à l’étranger, si vous n’aviez pas cotisé à la Caisse des Français de l’étranger (CFE) pendant cette période.

AU CENTIME PRÈS

Si vous êtes à un ou deux ans de la retraite, cette opération ne comporte aucun aléa – puisque vous pouvez évaluer au centime près ce qu’elle va vous rapporter – et peut être nettement plus rentable qu’un versement sur un PERin. Pour le savoir, il suffit de calculer votre délai de retour sur investisse­ment, c’est-à-dire le temps qu’il vous faudra pour rentrer dans vos fonds. Divisez le coût du rachat (après déduction de l’économie d’impôt apportée par la déduction des sommes versées à la caisse de retraite) par le supplément annuel de retraite qu’il va vous procurer (après impôt sur le revenu et prélèvemen­ts sociaux). Si ce délai est inférieur à votre espérance de vie à 62 ans (21,31 ans pour un homme et 25,67 pour une femme), l’opération est gagnante (voir simulation ci-contre). Et n’oubliez pas d’intégrer l’impact du rachat sur votre retraite complément­aire : en rachetant vos trimestres auprès du régime général, vous allez, en effet, améliorer par ricochet le montant de votre retraite Agirc-Arrco, sans rien avoir à débourser auprès de ce régime. C’est d’ailleurs tout l’intérêt du rachat. Car au-delà d’un niveau de rémunérati­on supérieur à 41 136 € (en 2020), son coût est le même pour tout le monde, que vous gagniez tout juste cette somme ou 10 fois plus. Mais, proportion­nellement, un rachat vous coûtera d’autant moins cher que votre rémunérati­on est élevée. Mieux : l’incidence de ce rachat sur votre retraite de base sera la même, quel que soit le niveau de votre rémunérati­on, puisque son coût est plafonné à la moitié du plafond annuel de la Sécurité sociale. En revanche, l’impact du rachat sur votre retraite complément­aire sera directemen­t proportion­nel à votre nombre de points. Conséquenc­e : plus votre rémunérati­on est élevée, plus vous avez accumulé de points auprès de l’Agirc-Arrco et plus vous aurez intérêt à racheter des trimestres. « Pour un cadre gagnant autour de 150 000 € par an, le délai de retour sur investisse­ment est de 6-7 ans, selon son profil de carrière, très nettement inférieur à son espérance de vie à la retraite. Aucun autre placement n’est susceptibl­e de lui apporter le même rendement. Comparativ­ement, le délai de retour sur investisse­ment d’un versement sur un produit d’épargne retraite est plutôt de l’ordre de 30 ans, compte tenu des différents frais. Autre intérêt du rachat pour les personnes mariées : il améliore automatiqu­ement le montant de la pension de réversion, sans qu’il soit nécessaire de souscrire des options payantes comme avec un produit d’épargne », conclut Dominique Prévert, de chez Optimaretr­aite. ■

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France