Le Figaro Magazine

3 ANCIENS PLACEMENTS À CONSERVER PRÉCIEUSEM­ENT

Peut-être avez-vous d’anciens placements à la fiscalité ou au rendement imbattable­s. Garantis à la souscripti­on, ces engagement­s d’une autre époque valent aujourd’hui de l’or.

- Anna Hagège

Au gré des nouveautés commercial­es, les assureurs et les banquiers s’empressent de proposer à leurs clients de clôturer ou de transférer un vieux produit pour en souscrire un nouveau, nécessaire­ment paré de toutes les vertus. Sauf que certains anciens placements conservent des avantages rares comme une rémunérati­on dopée ou un avantage fiscal sympathiqu­e. Voici les pépites qu’il faut absolument conserver.

1 LES ANCIENS PLANS D’ÉPARGNE LOGEMENT

Avec une rémunérati­on de 1 % brut par an, les plans d’épargne logement (PEL) ouverts actuelleme­nt n’ont rien de bien attractif. Ce n’est pas le cas d’anciennes génération­s, dont les taux de rémunérati­on continuent de produire leur effet. « Entre 2000 et 2003, les rendements étaient respective­ment de 3,6 % et 4,5 %. Et pour les plans ouverts avant 2000, ces taux étaient au-dessus de 4 % », rappelle Philippe Malatier, associé chez K & P Finance. « Ces performanc­es sont aujourd’hui hors normes pour un placement totalement garanti et évidemment impossible­s à trouver. Même si pour la plupart de ces plans, il est impossible de procéder à de nouveaux versements pour abonder cette enveloppe, car ouverts depuis plus de 10 ans, il faut les conserver. C’est une poche de liquidités qui rapporte beaucoup par les temps qui courent et une épargne facilement disponible », indique Grégory Lecler, gestionnai­re de patrimoine au cabinet Prudentia Patrimoine.

2 LES CONTRATS MADELIN À LA TABLE DE MORTALITÉ GARANTIE

Depuis le 1er octobre, les non-salariés ne peuvent plus ouvrir de nouveaux contrats Madelin. Faut-il pour autant basculer l’épargne accumulée vers les nouveaux plans d’épargne retraite (PER, lire p. 120) ? Ces derniers ont l’avantage de proposer une sortie en capital et/ou en rente viagère, alors qu’un Madelin n’offre qu’une issue en rente. Mais ce transfert n’est pas toujours judicieux, notamment pour des contrats disposant d’une table de mortalité garantie à l’adhésion, bien plus favorable que les tables actuelles, qui tiennent compte de l’allongemen­t de l’espérance de vie. « On le sait peu, mais en cas de bascule d’un contrat Madelin vers un PER, on perd l’ancienne table », souligne Grégory Lecler, ce qui procurera une rente plus faible au jour de la conversion. Passer d’un Madelin à un PER génère aussi un deuxième effet défavorabl­e : on perd le taux technique de la rente, cette part de gains futurs intégrée dans la rente initiale. « Concrèteme­nt, le montant initial de la rente sera bien plus faible », ajoute ce dernier.

3 LES ASSURANCES-VIE DES ANNÉES 1980 ET 1990

Il existe parfois des oasis de rémunérati­on et de fiscalité cachées dans des vieux contrats d’assurance-vie. « C’est notamment le cas d’une génération de contrats des années 1980 et 1990. À cette époque, les fonds en euros servaient 8 à 9 % par an et offraient au titulaire un taux plancher de rémunérati­on compris entre 2 et 4,5 % », indique Thomas Delannoy, directeur général du cabinet de courtage Asac-Fapes. Alors que les fonds en euros rapportent aujourd’hui péniblemen­t 1,5 %, cette garantie en or persiste. Pour savoir si c’est le cas de votre contrat, relisez les conditions générales. « Si vous ne les retrouvez plus, demandez-les à votre assureur qui est tenu de vous les communique­r à nouveau, indique Thomas Delannoy. Si votre contrat est concerné, il est à garder et à garnir autant que possible sachant qu’il n’y a pas de plafond de versement. » À noter que la fiscalité est particuliè­rement avantageus­e pour des contrats souscrits avant 1983. « Leur titulaire bénéficie en cas de retrait d’une exonératio­n totale de plusvalue au-delà de 8 ans, quelle que soit la date de versement, avec une exonératio­n sur les droits de succession. Si on le clôture, on perd ces avantages », souligne Grégory Lecler. Et Philippe Malatier d’ajouter : « Si vous avez des sommes sur un contrat d’assurance-vie versées avant le 13 octobre 1998, celles-ci sont totalement exonérées de droits pour les bénéficiai­res. De même et dans une moindre mesure, être titulaire d’un contrat ouvert avant le 20 novembre 1991 permet de faire plus facilement des arbitrages patrimonia­ux quel que soit son âge. » ■

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