À L’AFFICHE Culturellement vôtre, par J.-Ch. Buisson et les passe-temps d’Éric Neuhoff
Contre vents et marées, Daniel Benoin entretient à Nice la flamme de la culture française avec le festival Cinéroman.
Avec sa crinière de lion, sa voix tout en rondeur chaleureuse, son énergie vagabonde et plus renouvelable qu’une éolienne dans les quarantièmes rugissants, Daniel Benoin est plus qu’une figure artistique polyvalente : une boussole. Mieux que le Nord, il indique l’espoir. Avec lui, jamais les lendemains ne déchantent car sans cesse il les réinvente. À Saint-Étienne, dont il a dirigé la scène pendant deux décennies, il a prouvé qu’une ville ouvrière un peu complexée culturellement pouvait en remontrer à sa voisine rhodanienne. Du Théâtre national de Nice, il a fait la scène la plus courue du sud de la France pendant plusieurs années. À Antibes, depuis 2013, il dirige avec maestria le théâtre Anthéa.
Sur tous ces lauriers, beaucoup se seraient assis avec satisfaction.
But he can’t get no satisfaction ! Raison pour laquelle il a décidé de monter de toutes pièces, à Nice, un festival dont le monde des lettres et du septième art étaient orphelins : Cinéroman. Soit plusieurs journées d’avant-premières, de débats, de rétrospectives et de master class pour rappeler ce que cinéastes et écrivains se doivent mutuellement : lecteur boulimique et éclectique, comédien, metteur en scène, Benoin en sait quelque chose…
Ces derniers jours, des tempêtes effroyables et une pandémie redoutable ont essayé d’entraver ses plans : en vain. Dès mercredi 21 octobre, chacun pourra juger si les oeuvres de Serge Joncour
(L’Amour sans le faire), Scholastique Mukasonga (Notre-Dame du Nil), Joann Sfar (Petit vampire),
Sorj Chalandon (Profession du père) ou Fabcaro
(Le Discours) – entre autres – ont trouvé sur grand écran une seconde vie aussi belle que la première. Sans oublier la projection la plus attendue de cet automne : OSS 117. Alerte rouge en Afrique noire, de Nicolas Bedos, avec Jean Dujardin et Pierre Niney, d’après les romans oubliés de Jean Bruce. Le film sortira en février, mais les Niçois le découvriront dès le week-end prochain.
Sinon, elle est comment votre blanquette ?