CECI N’EST PAS UN STEAK !!
1 UN PAVÉ DE BONNES INTENTIONS
Après le burger végétal, qui a discrètement fait sa place dans nos rayons, voici le steak cellulaire, obtenu en laboratoire. Sa promesse : produire de la viande sans tuer les animaux, tout en échappant aux effets néfastes de l’élevage intensif sur l’environnement : déforestation, émissions de méthane, etc. Son objectif : alimenter en protéines les 9 milliards d’êtres humains qui peupleront la terre en 2050.
3 DES CELLULES SOUCHES DANS NOS ASSIETTES
Mais cette première expérience a aiguisé les appétits. En Europe, en Inde, en Californie ou en Israël, des dizaines de start-up font la course à la clean meat.
Bill Gates, Richard Branson ou Serguey Brin, cofondateur de Google, ont flairé la bonne affaire et investissent dans cette industrie du futur qui promet de devenir un juteux business. Le principe : on extrait des cellules souches de poulet, de porc ou de boeuf pour les développer en bioréacteur. Les cellules se multiplient et reconstituent ainsi une fibre musculaire : c’est la croissance tissulaire. Magique ! En France, la start-up Gourmey, incubée à Évry, s’est lancée dans un projet de foie
gras de synthèse, obtenu « sans tuer
un seul canard ».
2 FAKE-STEAK
En 2013, le premier « steak » de synthèse était présenté à Londres. Son créateur, le scientifique néerlandais Mark Post, baptisé depuis « Frankensteak », était parvenu à cultiver in vitro un amas de 20 000 fibres musculaires issues du boeuf. Une pincée de sel pour la saveur. Un filet de jus de betterave pour la couleur. Le tour était joué. Son coût de revient, pour 140 grammes de « viande » : 250 000 dollars. Son goût ? À votre avis ?
4 VOUS AVEZ DIT « CLEAN MEAT » ?
Mais la magie n’est jamais loin de l’illusion. Outre les questions éthiques soulevées par ce techno-fantasme prométhéen, il y a un os de taille et il est... écologique.
Une étude publiée par l’université d’Oxford en 2019 révèle en effet qu’à long terme l’impact climatique de la viande produite en bioréacteur pourrait finalement être plus important que celui de l’élevage bovin. En cause, le type de gaz à effet de serre émis. L'élevage bovin dégage principalement du méthane tandis que les laboratoires rejettent surtout du CO2. Or, si l'impact du méthane sur le réchauffement est 25 fois plus puissant, ce gaz ne reste qu’une dizaine d’années dans l’atmosphère, là ou le CO2 s’y accumule pendant plus d’un siècle. Vous avez dit : « La vache ! »