Le Figaro Magazine

QUAND LES DISTANCES RÉTRÉCISSE­NT

Grâce au train, à l’avion et… au télétravai­l, on peut désormais habiter ici et officier là. Illustrati­on avec ces cartes anamorphiq­ues qui dévoilent une France selon le temps de parcours en TGV.

- François Delétraz

Pendant des siècles, la France a eu le même visage. Et les durées de voyage d’un point à un autre sont, pendant des génération­s, restées les mêmes. Il fallait cinq jours l’été et six l’hiver pour aller de Paris à Lyon. Et puis, une révolution technologi­que a radicaleme­nt écourté les temps de parcours : le chemin de fer. En 1854 ouvre la ligne Paris-Lyon, et, 15 ans plus tard, il ne faut plus que 9 h 17 pour relier les deux villes. En 1950, il faut 5 heures, en 1960, 4 heures, et puis c’est l’avènement du TGV en 1981 avec un temps de parcours réduit à 2 h 40 et 2 heures aujourd’hui. Et, puisque le TGV peut aussi rouler sur les lignes classiques, ce gain de temps profite à toutes les destinatio­ns du Sud-Est. Les ouvertures vers la Bretagne, vers le nord et vers l’est des lignes TGV vont continuer à modeler la France et à rapprocher bien des régions de la capitale. Cela change radicaleme­nt la circulatio­n des hommes sur le territoire, que ce soit pour les loisirs ou pour le travail. Les années 1960 sont aussi marquées par le développem­ent d’Air Inter et de ses lignes régulières qui rapprochen­t de la capitale les grandes métropoles régionales, toujours lointaines en train, comme Toulouse, Nice, Montpellie­r, Strasbourg…

L’OFFRE DE TRANSPORTS, UN FACTEUR CLÉ

Enfin, une troisième révolution technologi­que finit presque par abolir les distances : le télétravai­l. Possible grâce à internet mais aussi parce que la France est de moins en moins industriel­le et que la présence à son poste de travail n’apparaît plus comme une nécessité. La crise de la Covid-19 aura prouvé à beaucoup qu’en conjuguant ces moyens, travailler ici et habiter là était désormais possible. Mettant un fort coup de projecteur sur ces villes moyennes où il fait bon vivre en raison, entre autres, de la facilité de s’y déplacer et d’un prix de l’immobilier tout autre. Mais

alors, quelle ville choisir ? C’est là que l’offre de transport devient un facteur essentiel. La distance en temps et en kilomètres devra influer votre choix selon la fréquence à laquelle vous devez vous rendre à votre bureau. Une, deux ou trois fois par semaine ? La réponse change la donne. Abandonnez vite l’idée de faire ces parcours de ville moyenne à métropole avec votre voiture : les élus, toutes tendances politiques confondues, font de plus en plus la guerre aux déplacemen­ts motorisés.

UN COÛT NON NÉGLIGEABL­E

Si, par exemple, vous devez effectuer un aller-retour vers Paris une fois par semaine, dans la même journée ou en passant une nuit sur place, toutes les villes de France à deux ou trois heures en train ou une heure en avion sont envisageab­les. Mais attention au coût qui est non négligeabl­e. D’autant que les derniers kilomètres entre votre gare ou aéroport d’arrivée et votre domicile se fera le plus souvent en voiture. Privilégie­z donc les gares ou aéroports faciles d’accès et vérifiez le prix du parking. Par exemple, si vous songez à vous installer à Sète, le coût d’un aller-retour hebdomadai­re

en avion ou en train première classe est quasiment le même, mais le parking de la gare de Montpellie­r SaintRoch au centre-ville est deux fois plus cher que celui de l’aéroport. Si vous devez vous déplacer deux fois ou même trois fois par semaine, une heure de transport de gare à gare reste raisonnabl­e sachant qu’il faut ajouter le temps pour accéder aux deux gares. Faut-il privilégie­r plutôt un TER ou un TGV ? Dans ce cas de figure, le TER se montre plus avantageux, tant sur le plan du prix que sur le plan pratique. En TER, vous pouvez prendre le train que vous voulez sans formalité et en changer sans pénalité. Ce qui est moins vrai avec le TGV, la SNCF ayant supprimé la facilité d’accès aux trains encadrants (avant ou après votre réservatio­n) sans formalité pour les passagers pros. Il faut donc obligatoir­ement avoir une réservatio­n, et changer de train à la dernière minute pourra vite se transforme­r en cauchemar, entre les bugs de l’appli, le manque de réseau, etc. D’autre part, un parcours en TGV d’une heure est toujours plus cher qu’un parcours en TER. Même si l’employeur participe à l’achat de l’abonnement et que certaines régions offrent une aide aux voyageurs fréquents. ■

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