Le Figaro Magazine

PHILIPPE BIANCONI, PIANISSIMO

- LES VARIATIONS DE FRANÇOIS DELÉTRAZ

On peut être un homme discret et un musicien hors pair. Avec cette belle sensibilit­é qu’ont ceux qui ne sont pas dans la démonstrat­ion. L’interprète s’effaçant derrière l’oeuvre. Sur scène, pour présenter son concert consacré aux Études de Debussy, Philippe Bianconi livre très humblement quelques éclairages sur ces oeuvres : « Elles ont la réputation d’être d’un abord difficile, de pouvoir dérouter, d’être difficiles à suivre. Mais elles sont vivantes, reflétant mille couleurs. Je vous souhaite un bon voyage. »

Effectivem­ent, moments sombres, enthousias­mants et moments mystérieux s’y succèdent. Ces Études

sont techniquem­ent très délicates à jouer avec des sauts et des déplacemen­ts des mains parfois très acrobatiqu­es. « C’est de loin ce que Debussy a écrit de plus difficile »,

reconnaît Philippe Bianconi que nous avons rencontré lors de son concert à l’Arsenal de Metz où il a joué devant une salle pleine. Ce timide auquel le piano a permis de s’exprimer choisit toujours les oeuvres qu’il interprète avec précaution. Dès l’enfance, il a exprimé son désir de faire de la musique. À seulement 7 ans, il a annoncé sa volonté à ses parents, « mélomanes mais pas musiciens », de jouer du piano. À l’adolescenc­e, il a eu la tentation de se frotter au violoncell­e, mais il est revenu à ses amours premières car la

« dimension polyphoniq­ue du piano » lui convenait mieux.

Le week-end prochain, Philippe Bianconi sera l’une des têtes d’affiche du festival organisé par sa maison de disques : cinq concerts * qui donneront la vraie mesure de la qualité des interprète­s choisis par ce label.

À ne pas manquer.

* Festival La Dolce Volta, aux Bouffes du Nord, Paris 10e, le 31 octobre et le 1er novembre. Disque : 12 Études – Le Martyre de saint Sébastien, de Debussy.

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