PHILIPPE BIANCONI, PIANISSIMO
On peut être un homme discret et un musicien hors pair. Avec cette belle sensibilité qu’ont ceux qui ne sont pas dans la démonstration. L’interprète s’effaçant derrière l’oeuvre. Sur scène, pour présenter son concert consacré aux Études de Debussy, Philippe Bianconi livre très humblement quelques éclairages sur ces oeuvres : « Elles ont la réputation d’être d’un abord difficile, de pouvoir dérouter, d’être difficiles à suivre. Mais elles sont vivantes, reflétant mille couleurs. Je vous souhaite un bon voyage. »
Effectivement, moments sombres, enthousiasmants et moments mystérieux s’y succèdent. Ces Études
sont techniquement très délicates à jouer avec des sauts et des déplacements des mains parfois très acrobatiques. « C’est de loin ce que Debussy a écrit de plus difficile »,
reconnaît Philippe Bianconi que nous avons rencontré lors de son concert à l’Arsenal de Metz où il a joué devant une salle pleine. Ce timide auquel le piano a permis de s’exprimer choisit toujours les oeuvres qu’il interprète avec précaution. Dès l’enfance, il a exprimé son désir de faire de la musique. À seulement 7 ans, il a annoncé sa volonté à ses parents, « mélomanes mais pas musiciens », de jouer du piano. À l’adolescence, il a eu la tentation de se frotter au violoncelle, mais il est revenu à ses amours premières car la
« dimension polyphonique du piano » lui convenait mieux.
Le week-end prochain, Philippe Bianconi sera l’une des têtes d’affiche du festival organisé par sa maison de disques : cinq concerts * qui donneront la vraie mesure de la qualité des interprètes choisis par ce label.
À ne pas manquer.
* Festival La Dolce Volta, aux Bouffes du Nord, Paris 10e, le 31 octobre et le 1er novembre. Disque : 12 Études – Le Martyre de saint Sébastien, de Debussy.