Le Figaro Magazine

LA QUÊTE DE PERFECTION DE LA PRAIRIE

- Extraits choisis par Jean-René Van der Plaetsen

La Prairie entretient une relation intime avec le monde de l’art contempora­in. Son partenaria­t avec l’artiste français Cyril Lancelin – qui a réalisé pour la Maison de luxe une sculpture immersive en hommage aux perles de caviar de sa dernière création, Skin Caviar Concentré Liftant – s’inscrit dans sa quête intemporel­le de la beauté.

Depuis sa création, La Prairie est intimement liée au monde de l’art. Dans les années 1970, sa rencontre déterminan­te avec Niki de Saint Phalle a inspiré la couleur bleu cobalt de la collection iconique Skin Caviar. Depuis 2017, la Maison est également partenaire d’Art Basel, l’incontourn­able foire d’art contempora­in à Bâle, Miami et Hong Kong, et commission­ne des artistes pour une carte blanche inspirée des valeurs de La Prairie. Paul Coudamy, Julian Charrière, Manon Wertenbroe­k, Pablo Valbuena et Mario Botta ont ainsi imaginé des oeuvres évoquant les notions de temps, d’esthétique et de science si chères à la Maison de luxe suisse.

219 Spheres, une installati­on qui célèbre l’émergence de la vie

Plus récemment, La Prairie a commission­né l’artiste Cyril Lancelin, architecte de formation. À l’occasion du lancement de Skin Caviar Concentré Liftant, sérum raffermiss­ant iconique qui mêle deux puissantes technologi­es de caviar, le Caviar Premier et l’Absolu de Caviar, l’artiste a créé 219 Spheres, une sculpture immersive spectacula­ire. Ces sphères dorées alignées à la verticale invitent le spectateur à réfléchir à sa propre relation à la nature, à l’espace et au temps. Lorsque l’on pénètre au sein de l’installati­on, la verticalit­é des sphères donne le sentiment qu’elles s’élancent du sol vers le ciel, et symbolise ainsi l’émergence de la vie. La pureté de la forme sphérique et les reflets dorés évoquent, eux, la beauté et le caractère précieux du caviar. Une fois encore, La Prairie réunit les univers de la beauté et de l’art autour de valeurs communes, telles que l’audace, pour surprendre et inspirer.

Une collaborat­ion de deux ans avec la Fondation Beyeler

L’engagement de la Maison dans les domaines de l’art et de la culture se poursuit cette année au travers d’un partenaria­t exceptionn­el avec la Fondation Beyeler à Bâle, institutio­n culturelle qui abrite plus de 400 toiles de maîtres tels que Picasso, Bacon et Klee. En devenant mécène de la prestigieu­se fondation, La Prairie soutient la conservati­on de quatre oeuvres de Piet Mondrian, l’un des pionniers de l’art abstrait, en vue d’une grande exposition qui lui sera consacrée en 2022. À l’instar des compositio­ns picturales à l’esthétique minimalist­e de Mondrian, la Maison est en quête de perfection, en affichant des lignes pures et en conservant sa démarche d’authentici­té.

banques, des financiers et des marchands, de l’atome et du marché commun, mais comme une communauté de passé et de destin à même de peser en face de deux autres blocs de civilisati­on du moment : les États-Unis et l’Union soviétique.

Ce que l’Europe qu’il souhaite a et que ces deux blocs n’ont pas c’est un passé et une culture, disons-le en un mot : une civilisati­on. Les États-Unis ont un ou deux siècles d’existence, et, à l’époque, l’URSS, quatre ou cinq décennies seulement. L’Europe, elle, peut afficher au moins deux mille ans de cohérence judéo-chrétienne, dont mille ans de puissance. Une Europe supranatio­nale détruirait ce qui a rendu possible son être et son existence grâce au génie des nations. […]

On connaît la fameuse formule : « Tout le monde a été, est ou sera gaulliste. » Elle a souvent été prêtée au général de Gaulle, y compris par des gaullistes historique­s eux-mêmes, il n’aurait pas eu cette inélégance doublée de fatuité. Elle est en fait d’André Malraux qui, comme toujours, dit des choses d’autant plus contestabl­es qu’elles paraissent géniales – ou d’autant plus géniales qu’elles paraissent contestabl­es. C’est beau, mais c’est faux. Car, tout le monde n’a pas été gaulliste quand le Général défendait une théorie moderne des blindés dans les années 1930, quand il lançait son appel le 18 juin 1940, quand il organisait la France libre, il a même été plutôt seul… Tout le monde n’est pas gaulliste quand il se retrouve au pouvoir pour reconstrui­re la France après la guerre en 1945, pour sauver la République dont sa gouvernanc­e échappe aux politicien­s de la IVe à la faveur de la guerre d’Algérie en 1958, quand il s’agit de passer à la Ve en 1959, quand il est question d’élire le président de la République au suffrage universel en 1962, quand il faut répondre aux événements de Mai 68 avec ce genre de révolution politique qu’est la théorie de la participat­ion, puisque c’est même sur ce projet qu’il est massivemen­t congédié par la droite libérale et toute la gauche. Et tout le monde ne sera pas gaulliste dans le futur car le gaullisme exige des forces et des formes, la Nation, le Peuple et l’État, qu’un demi-siècle de politique post-gaulliste, Pompidou compris, a contribué à détruire. Depuis le triomphe de Maastricht en 1992, il n’y a plus de nation souveraine, plus de peuple souverain et plus d’État souverain : comment dès lors pourrait-il y avoir gaullisme ? Sauf à restaurer la Nation libre, le Peuple souverain et l’État autonome.

Il y eut un gaullisme de gauche et un gaullisme affairiste, un gaullisme de droite aussi, or ce fut sans de Gaulle pour lequel la grille de lecture n’était pas la droite ou la gauche, mais la France avec des gens et de droite et de gauche, et accessoire­ment de droite et de gauche. Car ce qui importait pour lui, c’était de porter haut l’idée de la France, peu importe que ses compagnons se disent par ailleurs de droite ou de gauche. […]

Parce qu’elle est une science prédictive qui dit la vérité, la démographi­e est criminalis­ée dans notre époque qui refuse et récuse l’Histoire pour ne plus se nourrir que de fables, de mythes et de légendes : la France ne serait ni gréco-latine ni judéochrét­ienne, elle commencera­it à la Révolution française avec la Déclaratio­n des droits de l’homme – mais pourquoi pas la Terreur de 1793 ? Elle aurait toujours été une terre d’immigratio­n et ne serait constituée que de métissages et de mélanges ! Or, un métissage entre pays et peuples judéo-chrétiens n’est pas de même nature culturelle, spirituell­e, civilisati­onnelle qu’un métissage entre pays et peuples judéo-chrétiens et, par exemple, pays et peuples arabomusul­mans ou pays et peuples sino-confucéens parce que les religions, donc les civilisati­ons, ne sont pas les mêmes. Refuser le rôle fondateur des religions en matière de constituti­on des civilisati­ons est aussi stupide que de refuser la rotondité de la Terre ou le cycle des saisons. C’est ce que dit de Gaulle quand il parle d’huile et d’eau. Si l’eau arabo-musulmane se trouve en plus grande quantité que l’huile judéo-chrétienne, la civilisati­on n’est plus la même. La baisse de la natalité judéo-chrétienne couplée à l’augmentati­on du taux de fécondité arabo-musulman entraîne à terme la disparitio­n de la civilisati­on judéo-chrétienne : on peut le vouloir vivement, le désirer ardemment, le souhaiter de toutes ses forces, mais il ne sert à rien de nier que c’est le mouvement de l’Histoire qui s’esquisse ici.

De Gaulle n’est pas contre les Noirs et les Jaunes qu’il estimerait inférieurs aux Blancs, ce qui serait une thèse proprement raciste, raciale et racialiste, mais il est pour que la civilisati­on judéo-chrétienne dure et ne disparaiss­e pas, ce qui, de ce fait, s’avère une thèse civilisati­onnelle et culturelle. Il estime que la France peut accueillir quiconque l’aime et veut la servir mais pas ceux qui veulent la détruire et s’en servir. Il propose donc une politique souveraine qui permet à la France d’être et de durer afin qu’elle puisse continuer son aventure dans la civilisati­on judéo-chrétienne et à cette civilisati­on judéo-chrétienne de durer elle aussi dans le concert planétaire des autres civilisati­ons. Il est pour le divers et la diversité, l’autonomie et l’indépendan­ce, la souveraine­té et la liberté, pour tous, ce qui suppose donc : pour la France également.■

Vies parallèles. De Gaulle/Mitterrand, de Michel Onfray, Robert Laffont, 418 p., 21 €. (En librairie le 5 novembre.)

L’un a lu Péguy, Bergson et Nietzsche ; l’autre Paul Guimard et Erik Orsenna

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 ??  ?? L’oeuvre immersive 219 Spheres de Cyril Lancelin sera exposée en exclusivit­é et pour la première fois au public du 24 octobre au 4 novembre au Village Royal, 25, rue Royale, 75008 Paris.
L’oeuvre immersive 219 Spheres de Cyril Lancelin sera exposée en exclusivit­é et pour la première fois au public du 24 octobre au 4 novembre au Village Royal, 25, rue Royale, 75008 Paris.
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