Le Figaro Magazine

À L’AFFICHE

Avec « La Famille Martin », l’auteur invite le lecteur à jouer avec lui du réel pour fabriquer une comédie.

- Clara Géliot

Culturelle­ment vôtre, par J.-Ch. Buisson et les passe-temps d’Éric Neuhoff

Si David Foenkinos assure qu’on peut « engager une vie sur un sourire », la lecture de son nouveau roman s’amorce, elle, avec un sourire gourmand. Car l’argument initial n’est pas banal : persuadé que les « inconnus aussi ont une vie », un écrivain en panne d’inspiratio­n se lance le défi de raconter l’existence de la première personne qu’il croisera dans la rue. L’élue est une octogénair­e faussement ordinaire qui traîne son lot de bonheurs et de tragédies. Mais autour d’elle gravite une tribu, ajoutant à l’affaire autant de fiertés et de chagrins. Attifé de cette même « ironie un peu désabusée » qui fait le charme de Foenkinos, cet auteur-là s’immiscera dans La Famille Martin * avec une bienveilla­nce naturelle mais aussi un intérêt évident : coucher sur papier les péripéties d’une existence. D’un repas groupé à un déjeuner en tête à tête, il prêtera une oreille attentive aux uns et aux autres avant de devenir un homme-orchestre soucieux de faire entrer ses personnage­s dans le territoire romanesque. Difficile de ne pas se prendre au jeu (littéraire) quand l’essai se transforme en l’une de ces comédies percutante­s et tendres dont l’auteur de La Délicatess­e a le secret.

En attendant de découvrir ses Fantasmes – titre d’un film pour lequel il a réuni avec son frère sur un même plateau Monica Bellucci, Carole Bouquet, Alice Taglioni mais aussi Ramzy Bedia, Nicolas Bedos ou Jean-Paul Rouve –, on s’invitera chez les Martin avec une délicieuse connivence pour cet auteur talentueux qui, en 15 romans et deux longs-métrages, a toujours su se renouveler.

* Gallimard, 226 p., 19,50 €.

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