Le Figaro Magazine

LE SANS-FAUTE DE VIANNEY

Le troisième album du chanteur dégage une douceur rafraîchis­sante.

- Pierre de Boishue

Il brille par son humilité. « Moi, j’ai gagné parfois, et j’ai perdu souvent/Celui qui n’échoue pas n’est pas vivant », glisse Vianney sur la chanson J’ai essayé, issue de son troisième album baptisé N’attendons pas *. Force est de constater que l’auteur-compositeu­r, qui multiplie les récompense­s depuis ses débuts et enchaîne les succès, connaît plus « exceptionn­ellement » que « souvent » des désillusio­ns sur le plan artistique. Les paris sont encore ouverts. Son disque, rythmé par des ballades rafraîchis­santes et des airs chaloupés, constitue une indéniable réussite. Que ce soit au piano ou à la guitare, le jeune homme de 29 ans frappe juste avec cette oeuvre faisant la part belle à un romantisme loin d’être mièvre ou démodé. Les cordes, qui déferlent sur bien des morceaux, résonnent à bon escient pour s’accorder à des paroles à la fois intimistes et fédératric­es. Il est question de son grandpère disparu, de sa belle-fille ou d’un sans-abri, mais aussi d’une époque qu’il ne comprend pas toujours. Tout semble couler de source chez celui qui peut remplir deux soirs de suite l’Accor Hôtels Arena et deviendra en 2021 coach de « The Voice » (TF1). Ne pas se fier cependant aux apparences : créer des mélodies faciles à retenir nécessite un travail de longue haleine. Voilà la force principale de ce vrai perfection­niste, grand voyageur, fervent croyant et apprenti comédien, qui fait honneur à la chanson française face aux omniprésen­ts rappeurs. Un autre titre de gloire.

* Tôt ou tard.

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