Le Figaro Magazine

THE DIVINE COMEDY : FÉERIE MÉLODIQUE

- Nicolas Ungemuth

C’est Noël en novembre : tout le catalogue de The Divine Comedy – à l’exception du premier opus, inutile, et des deux derniers, trop récents – ressort, et le moins qu’on puisse dire, c’est que Neil Hannon a soigné ses fans… Chaque disque remastéris­é est proposé avec un CD supplément­aire d’inédits fascinants, accompagné d’un texte signé par l’auteur détaillant la conception de chaque album et de ses chansons. L’ensemble peut être acheté à l’unité ou réuni dans un joli coffret * rassemblan­t l’intégralit­é de ces chefs-d’oeuvre. The Divine Comedy n’est pas un groupe, mais un projet à géométrie variable conçu et soigneusem­ent pensé par le chanteur, compositeu­r, parolier et guitariste irlandais Neil Hannon.

Après un premier disque renié par Hannon (Fanfare for the Comic Muse), la véritable aventure commence en 1993 avec Liberation, sous haute influence Michael Nyman (l’homme qui signait les B. O. des films de Peter Greenaway). C’est un coup d’éclat, et le public découvre un chanteur splendide, ultradoué pour les mélodies et infiniment lettré (c’est un fan de E. M. Forster et d’Evelyn Waugh), comme en atteste The Booklovers sur l’album suivant, Promenade, chanson qui évoque la rencontre d’un homme et d’une femme dans une librairie et cite près de cinquante écrivains.

Dès lors, Hannon trouve véritablem­ent sa voie : une pop orchestral­e, ouvragée, avec clavecin et cordes, influencée par Burt Bacharach ou son maître absolu, Scott Walker. Son parcours sera un sans-faute jusqu’à Victory for the Comic Muse (2006), dernier album inclus dans cette gerbe de rééditions gavée de chansons inoubliabl­es (Tonight We Fly, Absent Friends, A Lady of a Certain Age, Europe by Train, The Frog Princess, etc.). Le génie pop à l’état pur…

* Venus, Cupid, Folly and Time (Pias).

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