Le Figaro Magazine

À L’AFFICHE Culturelle­ment vôtre, par Jean-Christophe Buisson et les passe-temps d’Éric Neuhoff

L’artiste américaine signe un cinquième album profond et émouvant.

- Pierre de Boishue

Durant le premier confinemen­t, elle ne s’est pas laissée abattre. Installée à Paris, l’Américaine Melody Gardot a remué ciel et terre pour concocter les pièces de son cinquième album, le très sensuel et intimiste Sunset in the Blue *. Preuve de sa déterminat­ion et de son altruisme : elle a convoqué, via les réseaux sociaux, un orchestre virtuel ouvert aux musiciens privés de travail. Cette collaborat­ion inattendue a débouché sur l’enregistre­ment du très émouvant From Paris With Love, qui traduit parfaiteme­nt l’état d’esprit de l’ensemble. Portés par sa voix, beaucoup plus mise en avant que par le passé, les mots d’amour se succèdent de jolie façon sur des rythmes jazzy qui ont fait son succès. Mais pas seulement ! L’artiste s’aventure volontiers vers le registre pop avec Little Something en compagnie de Sting ou vers le fado avec C’est magnifique au côté de la star portugaise António Zambujo. Forte de ce travail en équipe, Melody Gardot affiche encore toute sa singularit­é en imposant sa douceur et sa sensibilit­é. De quoi rendre plus plaisant et serein l’isolement auquel nous contraigne­nt les règles sanitaires.

* Decca Records.

AC/DC est de retour, c’est inattendu : le guitariste rythmique, Malcolm Young est mort, Phil Rudd, le batteur, a été accusé d’une tentative d’assassinat et Brian Johnson, le chanteur, s’est retrouvé sourd (Axl Rose de Guns N’Roses l’a remplacé quelque temps). Angus Young, lui, est chauve et se déguise toujours en écolier... Le neveu des frères Young, Stevie, remplace désormais Malcolm, et le groupe est allé fouiller dans ses tiroirs pour trouver des esquisses de morceaux conçues par celui-ci il y a trente ans. Tout le monde s’est retrouvé en studio pour donner de la chair à ces squelettes, et le résultat est là : Power Up *, plus qu’honorable, est le meilleur album du groupe depuis des lustres. La recette reste la même : un hard rock dépouillé à l’extrême, loin de la pompe du heavy metal, des riffs basiques, une rythmique en béton, et la voix aiguë de Johnson qui porte le tout. On va pouvoir rejouer de la raquette de tennis devant les enceintes…

* Sony.

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