LES INDISCRÉTIONS

Tous les observateurs ont noté un changement chez le premier ministre. Comme s’il avait pris la mesure de son poste. Il n’hésite plus, depuis quelque temps, à répondre vertement aux adversaires politiques qui le cherchent. Que ce soit au Parlement ou dans les médias. L’amateur de rugby sait rendre les coups. Par exemple quand il prend les politiques en flagrant délit de double langage. « Le double langage, c’est insupportable », se navre celui qui aimerait « que les responsables publics montrent l’exemple ». Difficile à obtenir de la part d’une classe politique qui a les yeux rivés sur l’échéance électorale de 2022. Jean Castex est peut-être le seul à ne pas accorder d’importance aux sondages ! Est-ce pour cette raison qu’il assure ne pas vivre « un enfer » à Matignon comme la plupart de ses prédécesseurs, alors même qu’il doit affronter un ensemble de crises inédites ? Même Édouard Philippe, lors du premier confinement, pouvait se consacrer uniquement à la gestion de l’épidémie. Jean Castex, lui, s’occupe « à 120 % de la crise sanitaire » et « à 100 % du reste », notamment des arbitrages sur les projets de loi à venir. Les réunions interministérielles sont aussi nombreuses aujourd’hui qu’en période préCovid ! Nommé à Matignon par Emmanuel Macron, en partie parce qu’il n’avait pas d’« agenda politique » particulier, Jean Castex reconnaît prendre du temps pour étudier les dossiers. Minutieux, il lit tout, aime aller dans les détails. Quitte à puiser dans les dossiers qu’il a rapportés de Prades. Derrière son bureau, il a posé les chemises dans lesquelles il archive par thèmes les articles des quotidiens mais aussi des revues d’histoire. L’une d’elles, sur son bureau, concerne la grippe espagnole de 19181919. Il y a trouvé des similitudes avec l’épidémie actuelle.